Tout en plaidant pour la levée de l'immunité, le candidat Touati a tiré à boulets rouges sur les partisans du 4e mandat mettant à nu leurs intentions. La président du FNA, candidat à l'élection présidentielle du 17 avril, a plaidé, hier à Béjaïa, pour la levée de l'immunité parlementaire de tous les responsables de l'Etat (députés, ministres et président) afin, a-t-il expliqué, de permettre des poursuites judiciaires contre tous ceux qui pillent l'argent public. Lors de cette sortie électorale, Moussa Touati ne s'est pas montré tendre avec les tenants du système, accusés de tous les maux que vit présentement l'Algérie. «Ils ont réussi ce que la France n'a pas pu faire», a-t-il asséné, allusion faite à la dérive séparatiste que menace le pays. «Il n'y a ni Chaoui, ni Kabyle, ni Mozabite, nous sommes tous des Algériens», a-t-il martelé devant une assistance peu nombreuse. Prévu à 9 h, le meeting électoral du FNA n'a commencé qu'aux environs de 10h30 minutes. A l'entrée du TRB, une affiche invite les citoyens à assister à la rencontre, précisant l'inutilité d'une invitation. Cela n'a pas suffi au candidat Touati pour remplir la salle. D'emblée, le candidat déclarera que «l'Algérie est la nation de tous et non celle d'un groupe», soulignant que «le système actuel a dépouillé la nation de tout, y compris de ses valeurs». «Où est la souveraineté du peuple? L'Algérie est-elle aussi stérile pour ne pas enfanter des agriculteurs, des industriels, bref des enfants capable de développer le pays?», s'est-il interrogé, allusion à la forte dépendance du pays des importations. Revenant à la rente pétrolière, le candidat Touati dira que «20% de la rente vont dans les poches des tenants du système», allant jusqu'à chiffrer la valeur détournée à «plus de 216 milliards de dollars dans les poches de 36 000 Algériens». Après cette gymnastique de chiffres, Touati aborde le 4e mandat qui, soutient-il, «reconduit un candidat pour signer l'amnistie générale». L'autre scénario consisterait, selon Touati, «à aller vers une transition avec leurs idées», entendre par là celles des tenants du système qu'il nommera en les personnes de Sellal, Hamrouche, Ouyahia et Ali Benflis qui, dira-t-il encore, «sont à la solde de la France», un pays colonisateur qui «n' a en fait jamais quitté l'Algérie». Le financement de la campagne, les avantages du candidat sortant ainsi que l'identité amazighe sont d'autres points sur lesquelles s'est focalisé le candidat Touati qui mettra en exergue sa volonté et celle de son équipe à faire de l'Algérie «un Etat de droit où les libertés, l'équité et le droit rayonneront». A propos de tamazight, Moussa Touati a proposé la création d'une académie pour unifier cette langue avant de généraliser son enseignement. Actualité oblige, le candidat Touati a commenté les derniers événements qui ont secoué la ville de Béjaïa, accusant directement les organisateurs du meeting de Sellal à la Maison de la culture d'avoir importé le public empêchant celui de Béjaïa de dire son mot. C'est pourquoi, aux yeux du candidat Touati, la situation a viré à la violence.