Le volet identitaire a occupé une large place dans le discours du candidat à la présidentielle. Plaidant pour une participation massive au scrutin présidentiel du 9 avril prochain, le candidat du Front national algérien (FNA), M.Moussa Touati, s'est engagé, hier à Béjaïa, à développer la langue amazighe «dans la pratique», a-t-il tenu à préciser. Jouant sur la fibre sensible de l'assistance locale, M.Touati dira: «Nous allons créer une académie de tamazight.» Le volet identitaire occupera ainsi une large place lors du meeting populaire que le candidat a animé dans le cadre de la campagne électorale officielle dans la petite salle de la Maison de la culture de Béjaïa. «Ils ont fait de tamazight un tabou», a-t-il lancé à l'encontre des tenants du morcellement de la langue amazighe. «Il ne suffit pas d'intégrer tamazight dans la Constitution, faut-il encore la développer», a-t-il soutenu en expliquant sa démarche. Sur un autre chapitre, le candidat s'est voulu l'homme du changement qu'il proclamera sans cesse. «Nous sommes déterminés à changer l'ordre des choses», a-t-il indiqué. Pour y parvenir, un seul moyen, la participation massive au vote: «La révolution passe par les urnes», tonne-t-il. Le président du FNA a critiqué le système en place depuis 1962. Eliminer la corruption, libérer la presse et donner un saut qualitatif à tamazight, autant de propositions émises hier par le candidat Touati dont le changement reste une marotte. Critiquant le bilan du président sortant, il s'interrogera: «Qu'a-t-il fait pour Béjaïa?». A ce titre, il lancera sur un ton déterminé: «Rien!», mettant en exergue l'exception de l'investissement privé qualifié au demeurant «d'être à la solde des tenants du système». «Le FNA est venu pour faire de l'Algérie un pays de droit et d'égalité», soutient-il, ciblant par la même occasion, «la hogra, la corruption et l'absence d'horizon», induites par une gestion «à sens unique et sans concertation avec le peuple», lequel peuple est, pour Touati, «laissé-pour- compte». Il révélera que derrière la révision de la Constitution et le 3e mandat, «il y a les forces occultes qui cherchent à se dédouaner pariant sur une éventuelle défection du Président». Abordant l'option du boycott, le candidat du FNA sous-entendra que cette dernière favorise le maintien du système en place. «Ils ont favorisé l'émergence d'une opposition qui sert leurs intérêts», lance-t-il à l'égard des partisans du boycott qu'il ne cite pas. «Le changement se fera par les urnes ou ne se fera pas», conclut-il. Le même discours a été tenu dans la matinée à Jijel. Lors d'un meeting électoral organisé à la Maison de jeunes Bounab-Rachid, Moussa Touati a appelé à la «démonopolisation du pouvoir» pour «restituer la souveraineté au peuple qui doit décider de son sort». Stigmatisant le «terrorisme administratif», à l'origine, selon lui, de «l'effusion de sang qui a entraîné, dans le pays, des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables», le président du FNA a dénoncé le «comportement des gouvernants» qui se sont obstinés dans leurs politiques. Abordant le volet économique, M.Touati a estimé que les «vrais fellahs touchés par des calamités doivent être indemnisés» car, a-t-il ajouté, «l'enjeu du pays est d'assurer la sécurité alimentaire pour les populations dont la principale revendication demeure le droit à la vie».