Les automobilistes doivent se faire à l'idée qu'un véhicule banalisé transporte des flics en civil! Le détenu n'avait pas reconnu les policiers en civil dans l'auto banalisée... «Mon client ne pouvait pas deviner que la voiture qui klaxonnait sans cesse était celle des policiers en civil. Il n'est pas fou, s'il avait seulement eu un signe, une sirène au son connu et respectés ou encore un uniforme dans la voiture, voire une casquette, un képi. Nous n'allons tout de même pas nier l'évidence, celle du refus d'obtempérer à 20 coups de klaxons banals. «Quant aux insultes proférées, mon client nous a dit qu'il n'avait fait que répéter ce que les policiers lui ont balancé au visage», s'était écrié Maître Abdelkrim Djididi, l'avocat de l'inculpé d'outrage et d'insultes aux fonctionnaires de police dans l'exercice de leurs fonctions. Mourad Belalta, le jeune et ambitieux positif président de la rude section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) avait très bien décortiqué le dossier. Il y trouvera de scandaleuses déclarations, dépositions et autres exclamations de la police judiciaire dont le rapport était largement en faveur des «collègues victimes». Cette certitude crachée par votre serviteur est née à travers les nombreuses questions posées par le juge et souvent par le dynamique Fouad Gheras, le procureur vigilant et surtout prêt à aider le tribunal, surtout lorsqu'une des parties met en doute un passage ou une phrase énoncée par les policiers. Et alors là, Gheras, qui est le chef de la police, se doit, soit de préciser, soit de rectifier une «accusation» jugée gratuite à la barre. C'est cela la marche d'une audience. Précisons aussi que la génération de Belalta, celle que Tayeb Louh, le ministre, veut en faire un exemple, montre des signes de bonne santé surtout au moment où les langues étrangères entrent en jeu telles les lectures de documents d'appui, par exemple, un certificat médical contenant le dispositif des blessures ou encore une expertise dont les termes que seuls les initiés comprennent et assimilent avec, en prime, le stress de voir le juge du siège supposé être indépendant sans l'aval du représentant du ministère public. Mourad Belalta est franchement épatant, surtout qu'il semble suivre les dernières recommandations du ministre à propos des audiences qui s'étirent en longueur et souvent tard dans la nuit noire. D'ailleurs, mardi dernier, il avait achevé l'audience à... 13 heures, alors qu'à ses débuts c'était avec une rallonge de... deux à trois heures... C'est bon comme avancée surtout que Bir Mourad Raïs brille par cette chance d'avoir un Djamel Gasmi comme président et Halim Boudraâ, procureur de la République. Pour revenir aux faits, cette histoire d'outrage, de menaces, émanant d'excités à l'encontre des éléments de services de sécurité, surtout ceux qui roulent dans des véhicules banalisés, commence à bien faire! Il faut, pour certains inculpés, du grand talent d'avocats avérés pour sauver les membres. Et Maître Djididi a cassé la baraque mardi dernier en se permettant de g... «poliment», juste de quoi montrer au juge que les paroles de policiers en colère ne sont pas des versets coraniques. «Il nous arrive parfois d'être exaspéré d'avoir derrière des appels de phares pour comprendre qu'il y a urgence. Or, un gyrophare derrière le pare-brise donne mieux «l'identité» de ceux qui veulent doubler, voire chevaucher la bande d'arrêt d'urgence. C'est alors que le drame se produit au moment où les deux voitures s'arrêtent et où le règlement de comptes est au rendez-vous!» a clamé le défenseur qui était plutôt satisfait en attendant le verdict mis en examen pour le 15 avril 2014, soit deux jours avant le vote sur la présidentielle, juste de quoi permettre au détenu bénéficiant d'un petit sursis, d'aller grossir les rangs des votants, le jeudi prochain. La justice n'est belle que lorsqu'elle est donnée par des magistrats solides et courageux.