Le chef de l'Etat a consacré une large part de son intervention aux effets inquiétants produits par le terrorisme routier. Dans son discours prononcé hier à l'université Saâd-Dahleb de Blida, comptant pour l'ouverture des travaux d'un séminaire national sur les accidents de la circulation, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a d'emblée souligné l'ampleur et la gravité de ce terrorisme routier devenu au fil des temps «l'un des plus grands problèmes contemporains auxquels l'humanité est confrontée». A l'appui de sa demande de lutter contre ce phénomène qui, faut-il le dire, prend des proportions inquiétantes, le premier magistrat du pays a évoqué les retombées déplorables de ces accidents. A ce propos, il a dressé un constat alarmant faisant état du coût énorme de ces accidents. «Le coût représente chaque année entre 1 et 2 % du produit intérieur brut et grève lourdement le budget du secteur de la santé publique qui consacre 25 % de ses dépenses aux accidents de la circulation lesquels occupent 10 % des lits du parc hospitalier disponible», a-t-il estimé. La question relative à la lutte contre ce fléau a en tout cas marqué tout le discours du président. Conscient des conséquences fâcheuses du phénomène, M. Bouteflika compte faire avancer «rapidement» une stratégie nationale de lutte représentant les deux caractères prioritaire et durable. Ce combat, selon les dires du président, doit impliquer l'ensemble des institutions étatiques ainsi que la société civile et le mouvement associatif. Les chiffres rendus publics récemment par la direction de la Gendarmerie nationale indiquent que le premier trimestre de l'année en cours, soit entre les mois de janvier et mars, la route a fait quelque 862 morts et 16 153 blessés dans 9630 accidents de la circulation. Une simple opération de calcul montre que, en l'espace de 130 jours, 11.431 accidents se sont produits faisant 1097 morts et 19.164 blessés! Un constat traduisant la hausse constante des accidents de la route en Algérie. Devant cette situation alarmante, le chef de l'Etat a consacré une large part de son intervention aux effets inquiétants produits par le terrorisme routier. «Il est aujourd'hui insupportable que quotidiennement trop d'hommes, de femmes ou d'enfants qui vaquent paisiblement à leurs occupations habituelles soient arrachés pour toujours à leur famille, condamnés à passer des moments interminables pour soins à l'hôpital ou finissent sur une chaise roulante», a regretté l'orateur. En outre, le président Abdelaziz Bouteflika n'a pas manqué d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la gravité prise par le fléau car, a-t-il estimé : «Tous les pays sont extrêmement préoccupés par les millions de victimes de ces accidents.» Le président de la République, s'exprimant devant un imposant parterre d'universitaires a tenu, à la veille de la journée de l'étudiant, à rendre hommage à la communauté estudiantine qui, d'après lui, «symbolise tout à la fois la force de l'union de la nation en lutte et la profondeur de l'aspiration collective qui anime notre pays ''. Dans le même contexte, le président a, rappelé le devoir de tout un chacun : «Favoriser, dans la dignité retrouvée, l'oeuvre de réconciliation nationale pour parachever le processus de paix, panser nos blessures et reprendre, dans un climat apaisé, notre marche collective vers la prospérité et le bien-être». Le président de la République a enfin mis à profit l'occasion pour rendre un autre hommage aux victimes du terrible séisme de 21 mai 2003. En ce sens, il a salué «les efforts colossaux consentis par l'Etat pour normaliser la situation dans les zones entièrement dévastées et durement éprouvées par les pertes humaines».