Il se produit 5 accidents de la route chaque heure. Tel est le résultat macabre que continue à occasionner le « terrorisme routier ». Dans le détail, le bilan communiqué hier, lors d'un séminaire national consacré à « La prévention routière » organisé par le Centre national de prévention et sécurité routières (CNPSR), indique que 43 777 accidents de la route se sont produits en 2004. Le phénomène, est-il révélé, sévit à travers l'ensemble des routes du pays. Cependant, les chaussées des zones rurales restent les plus meurtrières. L'an dernier, les accidents de la circulation ont fait 4356 victimes, soit une hausse de 0,3% par rapport à 2003. Le caractère effroyable des accidents de la route est davantage perceptible lorsque l'on déroule le bilan des dix dernières années. De 1993 à 2003, l'on parle de 358 000 accidents, 43 888 morts et 496 000 blessés. A l'occasion, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, qui a pris part à la rencontre, a mentionné que le facteur humain est responsable à 85% du drame vécu par les automobilistes et les piétons. En revanche, l'état des routes et celui technique des véhicules ne sont impliqués que dans 15% des accidents recensés. LA RESPONSABILITÉ HUMAINE Dès lors, M. Maghlaoui a estimé impératif de combattre cette « grande cause » (le facteur humain, ndlr) par la prise de mesures efficaces, l'organisation de la coordination et de la concertation entre les différents secteurs et la mobilisation de toutes les institutions de l'Etat. L'on devine que le nouveau code de la route, qui entre en vigueur aujourd'hui, a été conçu pour combattre le non-respect de la loi par les automobilistes. Ainsi, insistera-t-il sur l'application « effective et scrupuleuse » des nouvelles dispositions contenues dans le nouveau texte réglementaire. Non sans omettre d'affirmer que celles-ci serviront « à l'avenir de base à notre travail ». DES COMITÉS DE PRÉVENTION SERONT MIS EN PLACE Il s'agit, a-t-il dit, d'« un travail considérable qui touche tous les autres secteurs et requiert la mobilisation de toutes les compétences et de tous les moyens indispensables ». Car, a-t-il encore ajouté, les accidents de la circulation reviennent trop cher à l'Etat. Selon M. Maghlaoui, ils représentent entre 1 et 2% du PNB (produit national brut). A ce propos, le ministre a appelé les agents de la circulation à veiller à l'application rigoureuse de la loi qui devra, a-t-il dit, marquer désormais une nouvelle étape dans le traitement de l'insécurité routière dans notre pays. « Il est impératif de mettre un terme à l'impunité des contrevenants au code de la route », a-t-il martelé. Afin de lutter contre les accidents et les chauffards, le ministre a évoqué, en outre, la généralisation du contrôle technique de tous les véhicules de plus de 20 ans dès le 30 avril prochain. Il invite également les walis à s'impliquer dans la mise en place de comités de wilaya de prévention et de sécurité routières. Par ailleurs, la refonte du système de formation et d'examination des candidats au permis de conduire s'impose. Cela d'autant plus que le système actuel a montré ses limites par ses insuffisances sur le plan de la sécurité routière. Dans ce cadre, le ministre des Transports a jugé indispensable la formation des chauffeurs professionnels de marchandises et de voyageurs. M. Maghlaoui recommande aussi l'introduction de l'enseignement des règles de la circulation dans les établissements scolaires. Cela en s'appuyant sur le fait que 40% des tués en milieu urbain sont des enfants de moins de 14 ans. Parallèlement, il est établi qu'une répression efficace pourra contribuer à infléchir la courbe ascendante des accidents de la route. Autre mesure à entreprendre, l'amélioration du système de poursuites judiciaires et du recouvrement des amendes. Cela d'autant plus qu'il est relevé que 10% seulement des gens verbalisés payent leurs amendes. Les différents intervenants, lors de ce séminaire, notamment la Gendarmerie nationale, la Sûreté nationale et la Protection civile, ont mis l'accent sur la nécessité de conjuguer leurs efforts afin de lutter contre les accidents de la route.