Hania Zazoua en plein working progress Princesse Zazou alias Hania Zazoua est une artiste complète jusqu'au bout des ongles. Designer, créatrice, artiste-plasticienne, styliste... Hania Zazoua, alias Princesse Zazou évolue dans un univers onirique métamorphosant chaque objet qu'elle façonne en une oeuvre d'art, unique, à part entière. C'est en 2005 qu'elle fonde à Alger l'agence de design Bergson & Jung, active dans les domaines de l'architecture, de l'aménagement, de la communication et de l'événementiel, au sein de laquelle elle a créé sa marque, Brokk'art, qui va du mobilier en passant par les vêtements hyper colorés et chics comme venus d'un autre temps et autre planète. Que ce soit des sacs, des chaises, ou des vêtements (souvenez-vous du défilé de mode de 2013 à l'hôtel El Aurassi où Princesse Zazou y a participé haut la main, mais aussi à l'étranger). Les produits de Princesse Zazou forcent l'admiration et laissent aucunement indifférent. Nous l'avons retrouvée la semaine dernière au niveau des escaliers de l'Institut français d'Alger où elle s'attelle actuellement encore à orner ses murs. Une belle surprise qui nous attend prochainement. Elle nous parle de son mirifique projet... L'Expression: Un mot sur votre présence ici à l'Institut français d'Alger Hania Jung: On m'a proposé de squatter les murs, j'aime bien l'idée de coloniser les murs de l'Institut français d'Alger. Surtout que mon mémoire de fin d'études qui date portait justement, il y a quelques années, sur la méditation autour d'un escalier. Je me suis dit OK c'est une superbe bonne idée. J'ai un univers assez large d'où «princesse», un monde fais d'architecture, d'illustration, de textile, etc. Mon intervention est d'abord un working in progress. C'est-à-dire qu'avant le jour du vernissage, ce qui est fait peut être déjà vu comme étant fini. Car je travaille sur du graphisme, sur des références à des artistes comme Buren qui travaille énormément sur l'architecture dont les rayures. J'y travaille dessus. L'idée de départ, c'est un boudoir avec des petites connotations chics. Après, on verra ce que cela va donner. Donc ça peut penser un peu à une maison de poupée aussi. C'est ce je suis en train de faire en ce moment. Il va y a voir des portraits, des choses un peu vintage. Des portraits à l'ancienne, des femmes avec le voile, mais un peu chic, je ne parle pas du haïk... Des éléments qui relèvent de la culture algérienne? Essentiellement, mais pas seulement. En fait, il y aura des surprises. Il y a des personnes qui ont bien accepté que je fasse leur portrait. Ça va être coloré, décalé forcément. Il va y avoir des univers qui vont s'entrechoquer au fur et à mesure qu'on monte les étages. Comptez-vous raconter une histoire à travers cette intervention plastique en quelque sorte? Moi, j'ai mon histoire. Comme il y a plein de références à des choses que l'on connaît, ou bien de l'architecture, ou des jeux vidéo ou l'univers so british de la maison de poupée, chacun projettera donc sa propre histoire. L'idée est celle-là. Moi, je donne plein de clés graphiques, en rapport beaucoup à l'architecture. Le fait d'avoir pris comme base les rayures, ça a rapport fort à l'architecture. Vous êtes en train d'installer l'armature du travail? Oui, c'est la base. Il va y avoir plein de choses pardessus. Vous entendez quoi par architecture? C'est déjà assez linéaire. Il y a la façon dont on dispose les rayures, on a des perspectives qui se mettent en place donc on est forcément dans l'architecture et puis la première référence est Buren, c'est quelqu'un qui a installé des interventions au niveau d'architectures monumentales. C'est un clin d'oeil. Mais il va y avoir aussi des spaces invaders, les références au jeu vidéo qui ont été utilisées dans le street art. Nous sommes dans un espace urbain, intérieur dans lequel on y verra tout mon univers que je retranscris, mais cette fois c'est plus le designer qui prend le dessus. En plus des contraintes, car ce n'est pas une galerie, un grand espace.. Oui, c'est un lieu de passage. Je salue les gens plusieurs fois par jour. Demain, je penserai ramener de la musique pour me tenir compagnie et puis on a quand même la possibilité par moments de travailler le soir quand il faut vraiment que cela soit un peu plus rigoureux. Quand on passera à la peinture, il y aura des moments où on a besoin d'être seule. Il y aura effectivement de la peinture, des collages sur textile, beaucoup de surprises... C'est quand la date du vernissage? Dans environ une semaine...