La direction de campagne du candidat sortant, M. Abdelaziz Bouteflika, charge Ali Benflis et ses partisans, à qui sont attribués des comportements violents ainsi qu'un discours dangereux. «Nous prenons acte, ce jour de veille de fin de campagne, de la poursuite de comportements violents de la part de parties hostiles au déroulement serein et transparent de la campagne et de l'élection pour la présidentielle, et dénonçons les auteurs de cette violence qui émane de représentants du candidat à la présidentielle, Monsieur Ali Benflis», a indiqué la direction de campagne de Bouteflika à la veille du baisser de rideau d'une campagne électorale plutôt poussive et globalement à très faible offre politique. «Aussi, nous mettons en garde contre cette dérive et ces agressions qui ciblent des animateurs de la campagne et dénonçons ces violences organisées, à l'instar de celles, manifestes, constatées à Ménéa et Berriane dans la Wilaya de Ghardaïa, à Khenchela, à Sétif, à Alger et dans bien d'autres régions du pays», s'est indignée la même direction. Estimant qu'«à ces agressions et tentatives d'intimidation s'ajoutent, à l'actif des représentants du candidat Ali Benflis, des actes plus graves, en l'occurrence l'incendie de moudawama et la provocation d'agressions à l'arme blanche, l'intimidation de jeunes militants et de journalistes», le staff de Bouteflika met en garde «contre les dérives d'un discours tendancieux, dangereux, porteur d'intimidations et de menaces directes, en l'occurrence celui adressé, via la télévision par le candidat Ali Benflis, aux walis et chefs de daïra, les invitant à faire attention à leurs enfants, comme pour leur suggérer que ceux-ci seraient en péril dans une après-élection qui ne lui serait pas favorable». S'agissant du discours d'Ali Benflis, le communiqué indiqué qu'«outre d'être porteur de menaces ciblées, s'attelle, depuis le démarrage de cette campagne, à semer le doute sur la transparence des élections, se posant de façon anticipée en victime de fraude, posant sa victoire comme inéluctable, malgré les signes, qui ne trompent pas, d'une débâcle électorale annoncée le concernant». Pour la direction de campagne de Bouteflika, «Monsieur Ali Benflis se prépare à assimiler sa très probable défaite à une fraude contre sa personne afin de s'autoriser tous les excès, dont ceux déjà qu'il fait commettre, durant cette campagne électorale, contre nos représentants, nos animateurs et les journalistes. Ce qui donne à constater que le candidat Ali Benflis ne s'inscrit pas dans un agenda politique qui pose l'issue démocratique du scrutin comme étant l'expression de la volonté populaire». Enfonçant davantage l'ex-Chef de gouvernement, il a été soutenu que «l'esprit totalitaire qui guide le discours de Monsieur Benflis pose sa victoire comme le résultat obligatoire de sa candidature; cela comme si cette candidature pouvait gommer, dans les mémoires des Algériennes et des Algériens, d'une part l'hibernation politique de Monsieur Benflis durant dix années de vie sociale, économique et politique intense, et d'autre part les formidables avancées que notre pays a connues sous la gouvernance de Monsieur Abdelaziz Bouteflika». La même source ajoute que «La saine compétition qui est la condition d'une élection digne et sereine, souffre d'être molestée par des comportements, des propos et des discours irresponsables de la part d'un candidat, qui minent la cohésion et l'unité nationales, si chèrement acquises par le peuple algérien, un candidat qui se targue de chances supposées exceptionnelles de victoire, alors qu'il est, dans les faits, à mille et une lieues de cette situation». Et de conclure en annonçant que «malgré tous ces constats et ces regrettables errements, nous demeurons sereins, convaincus que nous sommes, que les Algériennes et les Algériens ont envie de vivre, à travers cette élection, loin des folles tentations de régression et des ambitions égoïstes des semeurs de discorde et de division, une fête et un moment exceptionnels qui consacrent leur volonté forcenée de poursuivre l'édification du pays aux côtés de celui qu'ils auront choisi en toute souveraineté, pour cette mission sacrée». A. Y.