Des spécialistes en toxicologie ont tenu, hier, au ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière un point de presse sur les dangers des intoxications par les plantes. Ce rendez-vous, tenu sous forme de campagne d'information et de sensibilisation, revêt une grande importance, notamment, en ces mois de mai et de juin où des cas d'intoxication sont signalés d'une manière assez fréquente. Globalement, les intervenants ont focalisé leur attention sur l'intoxication par le chardon à glu (chouk el eulk), l'une des plus graves recensées dans notre pays. L'empoisonnement par cette plante fait de plus en plus de victimes. Le Centre national de toxicologie enregistre chaque année entre 2000 et 3000 cas d'intoxication divers. 75% de ces intoxications sont accidentelles. Autrement dit, les enfants âgés de moins de 16 ans, puisqu'ils représentent la catégorie la plus touchée par le phénomène (35% pour les enfants âgés entre 0 et 4 ans et 36% pour ceux âgés entre 5 et 15 ans), goûtent à ces plantes sans se rendre compte du danger qu'elles constituent. Les statistiques fournies par Mme Alamir Berkahem, directrice générale du Centre national de toxicologie font état de 101 cas d'empoisonnement provoqués l'année dernière par le chardon à glu (appelée aussi Laddad). Cette plante, explique Mme Alamir, «peut entraîner la mort dans les heures qui suivent l'ingestion». D'autres plantes toxiques sont également à l'origine des 793 cas d'intoxication enregistrés en Algérie entre 1991 et 2001. Nous tenons à citer entre autres, l'amande amère (louz el mor) avec 84 cas, la kharoua 71 cas, le datura (la habala) 65 cas, et l'arouaz avec 50 cas. Quant à Mme Zagh Samira, médecin au Centre national de toxicologie, elle s'est exprimée sur les effets fâcheux pouvant entraîner la mort et/ou conduire l'empoisonné vers des stades compliqués. A ce titre, Mme Zagh a affirmé qu'après leur ingestion, les plantes toxiques causent des troubles digestifs, des troubles cardiovasculaires comme le laurier rose, des troubles neuropsychiques comme le datura, des troubles hépatiques comme le laddad et des troubles hématologiques comme la colchique. Les effets deviennent plus compliqués entre les 6 et 36 heures qui suivent l'ingestion. Ainsi, pour réduire les conséquences du danger que constitue l'empoisonnement par les plantes, qui, faut-il le dire, prend des proportions inquiétantes ces dernières années, le citoyen est appelé en premier lieu à faire preuve de vigilance, soulignent les toxicologues.