Le gouvernement du Burundi a sommé mardi soir l'ONU d'«apporter des preuves» sur des allégations de distribution d'armes aux jeunes militants du parti au pouvoir, ou de «se rétracter» Les médias locaux avaient fait état vendredi d'une note interne des Nations unies selon laquelle le gouvernement serait en train d'armer et de former au maniement des armes les membres de l'Imbonerakure, l'aile jeunesse du parti du président. Le premier vice-président du Burundi, Prosper Bazombanza, a dénoncé mardi une «umeur de mauvais goût» lors d'une rencontre avec le corps diplomatique à Bujumbura, selon la radio officielle. «e gouvernement du Burundi lui demande (au Bureau des Nations unies au Burundi) de donner des éléments de preuve» ou de «se rétracter officiellement», a déclaré M. Bazombanza. «Aucune action tendant à ramener la guerre en général, et à perpétrer un génocide en particulier, ne peut être tolérée», a-t-il insisté. La tension monte au Burundi alors que le pays se prépare pour les élections présidentielles de 2015 où la candidature du président Nkurunziza pour un troisième mandat est attendue, malgré la limite à deux mandats imposée par la Constitution. L'ONU a adressé la semaine dernière une sévère mise en garde au gouvernement burundais, lui demandant de prendre d'urgence des mesures pour apaiser la violence politique, imputée essentiellement aux Imbonerakure, et de respecter les droits de l'Homme. Le Burundi a rejeté la proposition de l'ONU d'une commission d'enquête internationale et neutre sur ces allégations de distribution d'armes. «Il y a des tensions entre groupes de jeunes (affiliés aux partis), des affrontements qui ont fait des blessés, et l'on compte quand même deux morts depuis le début de l'année», a noté l'ambassadeur de France au Burundi, Gerrit Van Rossum. «Tout ce que le gouvernement fera pour mettre un terme à l'intolérance politique, à l'intimidation, à l'affrontement physique, (...), est quelque chose qui encouragera la communauté internationale à continuer à travailler main dans la main avec le gouvernement du Burundi pour arriver à des élections libres», a-t-il estimé.