Une "feuille de route" a été adoptée mercredi par le pouvoir burundais et l'opposition en vue de l'organisation des prochaines élections générales qui doivent avoir lieu dans le pays en 2015. Le document, qui compte 42 points, réunis sous cinq chapitres, a été signé par le gouvernement et les dirigeants des 44 partis politiques enregistrés au Burundi, ainsi que l'Ombudsman (médiateur de la République) et deux anciens chefs de l'Etat après trois jours de "dialogue" sous les auspices de l'ONU. Le texte comporte les grandes lignes du "cadre légal" dans lequel devront être organisées les élections et les principes gouvernant à leur "gestion et conduite". Il souligne la nécessité de la mise en place d'une nouvelle Commission électorale indépendante (Céni) et de la rédaction "consensuelle" d'un nouveau Code électoral. Ce document prévoit également un bulletin de vote unique et une révision périodique des listes électorales, définit les organes chargés du contentieux et propose le regroupement des divers scrutins sur une seule journée. Le pouvoir et l'opposition se sont réjouis de l'adoption de cette feuille de route, un jalon important dans la normalisation de la situation dans ce pays longtemps meurtri par les violences Les élections de 2010, boycottées par l'opposition, avaient été remportées par le président Pierre Nkurunziza et son parti, le Cndd-FDD, ex-principale rébellion hutue du Burundi. Les violences qui avaient suivi avaient fait craindre une reprise des hostilités à grande échelle dans le pays, marqué par une guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.