Malgré un taux de participation faible, une région très mouvementée, c'est Bouteflika qui a été plébiscité. Le taux de participation, très en deçà de la moyenne nationale, reste un élément caractérisant le vote de jeudi dernier à Bouira comparativement aux suffrages précédents. L'autre fait marquant demeure celui des incidents qui ont émaillé l'opération de vote dans cette wilaya, notamment les heurts à la daïra de M'chedallah où 10 centres de vote ont été saccagés au total. Après réhabilitation, six bureaux où les gens n'ont pas voté sont restés fermés et non comptabilisés. Tout a commencé à Raffour, où, la veille, des heurts ont opposé des manifestants rejetant l'élection aux éléments du groupement d'intervention et de réserve de la Gendarmerie nationale. Dès les premières heures de ce 17 avril, la ville de Raffour est vite transformée en véritable champ de bataille. La route RN 28 est barrée et obstruée, des fumées se dégageaient de partout, des hélicoptères survolaient les lieux et lançaient des grenades lacrymogènes, des jeunes embusqués aux coins des rues répondaient avec des pierres et des cocktails Molotov... Même les journalistes sont ciblés par les manifestants. Devant la gravité de la situation, nous décidons de quitter les lieux. Au niveau de l'hôpital de M'chedallah, 28 gendarmes sont admis pour diverses blessures à 10 heures du matin. Le chiffre ira crescendo pour atteindre en fin d'après midi 72 blessés dans les deux camps. En milieu de journée on annonce un second foyer de tension. Saharidj, où des manifestants ont saccagé trois centres de vote. A M'chedallah aussi cinq centres sont la cible de manifestants. Ahnif et Ath Mansour connaissent des actions et le saccage de deux centres de vote. La violence atteint la ville de Chorfa où les urnes sont incendiées à quelques minutes du début du dépouillement. On annonce aussi l'incendie du dortoir du lycée de la localité. L'administration annonce le prolongement du vote jusqu'à 20 heures pour 11 communes des régions Sud et Ouest de la wilaya en plus des villes de Bouira, Aïn Bessem et Lakhdaria. Lors du dépouillement, il n y avait pas grand monde comme d'habitude. Quelques surveillants du candidat Benflis sont restés pour récupérer leurs PV. Signalons aussi que pendant le déroulement de l'élection les staffs de Moussa Touati, Rebaïne, Hanoune et Belaïd étaient absents dans les bureaux où on n'a rencontré que des représentants de Bouteflika et Benflis. Les résultats primaires consacraient largement le candidat Bouteflika aux dépens de son rival Benflis. Aux alentours de 22 heures, les permanences des candidats étaient fermées et la page définitivement tournée à Bouira. Malgré un taux de participation faible, une région très mouvementée, Bouteflika a été plébiscité.