Cette attaque meurtrière contre un convoi militaire s'est produite au village de Tiguemounine, dans la commune d'Iboudrarene. Onze militaires ont été tués et cinq ont été blessés avant-hier dans une embuscade tendue par les terroristes au passage d'un convoi de l'Armée nationale populaire (ANP) dans la région d'Iboudrarene située à une quarantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Des sources locales faisaient état de cinq blessés parmi les militaires dont des cas plus ou moins graves. Selon les mêmes informations, l'attaque a été perpétrée aux environs de 22h au niveau du village Tiguemounine, au passage d'un camion militaire qui transportait des éléments pour la relève du campement stationné au lieudit «La Carrière» à la sortie Sud de la commune d'Iboudrarene proche des Ouacifs, sur un chemin donnant vers la wilaya de Bouira. L'accrochage aurait duré plusieurs dizaines de minutes. Selon les mêmes sources, la riposte des militaires a réussi à repousser l'assaut mené par un important groupe terroriste. Ils seraient au nombre d'une trentaine à avoir attaqué le convoi, avant de se retirer dans le massif forestier environnant. Hier dans l'après-midi, une vaste opération de ratissage était toujours en cours dans la région. L'armée passait au peigne fin les zones forestières situées entre les communes d'Iboudrarene, Ouacifs et Aïn El Hammam. Selon des habitants de la région, la nuit de samedi était cauchemardesque. L'attaque a réveillé des souvenirs de la décennie noire, alors que les enfants de l'Algérie mourraient quotidiennement. Des pertes aussi importantes dans les rangs des militaires n'ont pas été dénombrées depuis plus d'une année. Les derniers attentats remontent en effet à l'année 2013, lorsqu'une patrouille mobile de la police a été visée à l'entrée de la ville littorale d'Azeffoun le mois d'août 2013. Trois policiers ont été tués. Une année auparavant, la même ville a vu une patrouille de la Marine nationale attaquée au heb-heb par les terroristes. Quatre militaires y avaient perdu la vie. Toujours au chapitre des attaques terroristes, c'est l'attentat contre la brigade de la Bmpj des Ouacifs perpétrée le mois de juin 2012 qui revient à l'esprit. Une vingtaine de policiers avaient été tués. L'attaque a eu lieu la nuit du vendredi 15 juin à 20h. Près d'une soixantaine de terroristes avaient pris pour cible la brigade située sur les hauteurs de la ville des Ouacifs. L'attaque a duré plusieurs heures. Des armes lourdes telles que les heb-heb et les lance-roquettes avaient été utilisées. Cependant, durant les mois qui allaient suivre ces attaques les forces de sécurité mèneront une lutte implacable contre ces groupes dont l'activité reste encore nuisible. Tout le long des mois précédents, ces derniers ont subi d'importantes pertes dans leurs rangs lors de plusieurs opérations de ratissage. Leur force de nuisance a été largement anéantie jusqu'à l'attentat d'hier à Iboudrarene. Entre le mois de janvier et février de l'année en cours, les forces de sécurité ont mené plusieurs opérations de ratissage qui ont permis la mise hors d'état de nuire de près d'une vingtaine de terroristes. A Sid Ali Bounab, massif forestier situé entre Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira, les terroristes seront encerclés durant plusieurs jours au niveau de la commune d'Aït Yahia Moussa. Les groupes pris en tenaille vont laisser une dizaine de leurs éléments. Parallèlement à cette vaste opération, une autre région a été passée au crible fin par les forces de l'ANP au niveau d'Aghribs. Le ratissage déclenché suite à l'élimination d'un terroriste au niveau du village Adrar, situé à Iflissen a permis l'anéantissement de tout le groupe en l'espace de quelques jours. Une autre dizaine de terroristes seront éliminés à Aghribs.
