Le groupe pop rock algérois a tenu à revoir son public en lui offrant comme cadeau les meilleures chansons de son ancien et nouvel album Hizia... Alors que toute l'attention est braquée sur le mois culturel européen, le groupe D'zaïr décide d'organiser un concert à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth. Ça ne fait rien! C'est là où on jauge la fidélité des amis et celle des vrais fans du groupe. Une gageure tout de même assez risquée... C'est ainsi que le groupe pop algérois donne le la en animant mercredi soir, à ladite salle, un superbe concert à son image. Monter sur scène, cela les démangeait et cela se sentait. Et quand le prétexte ou pardon, le contexte qui s'y prête est particulier - la sortie du second album au nom de Hizia - la raison de ce concert est doublement trouvée et justifiée. Dans ce cas, comme on dit, les absents ont toujours tort! Pour cette nouvelle sortie, D'zaïr, alias Harim au chant et guitare, Redouane à la guitare électrique, Hicham au clavier, Saïd à la batterie et Ouafik à la basse ont comme à l'accoutumée, donné le meilleur d'eux-mêmes en mouillant la chemise. Ils étaient à cette occasion accompagnés de deux charmants choristes, Sabrina, une hip-hoppeuse à la voix rauque et sensuelle et Nadjib, un rappeur pur jus du groupe La familia. Rien à voir avec le rock, me diriez-vous? Qu'importe, quand le swing et la voix sont là! Baigné dans la lumière tamisée de la scène, le groupe D'zaïr servira au public peu nombreux au départ et qui ira crescendo peu à peu, ses meilleures compositions extraites de ses deux albums. On surfera ainsi entre des plages de rock Fm et des ballades douces matinées de belles riffs de guitare signées Redouane, qui au moment où ses doigts touchent les cordes, n'a plus qu'à fermer les yeux et partir loin, très loin où son imagination peut le conduire et son talent peut nous guider vers des terres gorgées de sons et de mélodies fiévreuses, ensoleillées. L'intro à l'image d'un échauffement se veut instrumentale. Après Sarah, l'hommage aux femmes, c'est un morceau instrumental intitulé Barberous que l'on trouve nulle part qui est décliné magistralement. Et c'est la découverte: Océan d'amour est un titre écrit par le sieur Lakhdar Fellahi, SVP! est interprété en duo avec la belle Sabrina. A noter que cette chanson nécessitait l'apport d'un saxophoniste. Ce dernier, nous apprend-on, on lui a volé son sax! Un moment de sérieux. Une chanson qui tient à coeur à Hakim. «Quand quelqu'un n'arrive pas à s'exprimer par la langue, les yeux, l'écriture..., il devient violent. On ne veut pas être les baba cool de l'an 2000, mais il faut être cool pour être bien», confie Hakim. Un thème développé dans Mejnoun. Puis D'zaïr de faire la révérence une nouvelle fois à la femme algérienne à travers Hizia, la chanson préférée de D'zaïr reste Litimi. «D'zaïr sans cette chanson n'a aucun sens... ». Et c'est place à Omar, chanson à caractère social qui dénonce l'obligation d'au moins cinq ans d'expérience pour le jeune sortant de l'université. L'ambiance électrique surchauffe avec la venue sur scène de Redouane à l'harmonica, plus connu en tant que bassiste. Le blues se mêle au rock et quand la batterie donne le tempo, c'est un air kabyle des plus jouissifs qui prend le public par la main et l'incite à taper de plus en plus fort la mesure. Et ce n'est pas fini. «Kount n'rouh» interprété par Hakim et Sabrina met la fièvre dans la salle avant de finir en beauté par un des titres phare du groupe D'zaïr Mal ouali nar (l'argent devient du feu). Loin d'avoir interprété toutes les chansons du nouvel album, D'zaïr quitte la salle en sueur en promettant un nouveau rendez-vous. A bientôt donc!