En s'éclatant, le groupe a emmené le public vers une terre de plaisir et de nostalgie... Neuf musiciens sur scène, cela fait désordre! Les Moboulou, à coup sûr, sont passés par là, pour «voir ce qui se passe» et propager leur musique roots-rock-reggae. Mercredi dernier dans la soirée, ce groupe français a écumé la scène de la salle Ibn Zeydoun faisant tanguer le jeune public. Il l'emmenait ainsi vers un «grand voyage» en Afrique relaté en chansons. Des chansons inspirées des aventures tumultueuses de ce griot blanc, Jérôme, parti un jour en Côte d'Ivoire ensuite au Zaïre (République démocratique du Congo). C'est à l'âge de 16 ans qu'il apprit à jouer de la guitare en se familiarisant avec les gens de ces villages et apprenant le lingala (langue du Congo). Un bagage qu'il enrichira suite à ses rencontres fortuites lors de concerts qu'il animait à Paris notamment entre étudiants...«C'est du contact avec l'Afrique qu'est née l'aventure du groupe et où j'ai puisé mon inspiration. C'est surtout la nostalgie d'avoir vécu là-bas et de ne pas y être resté», explique Jérôme. De sa culture musicale initiale à l'image de Jacques Brel à Brassens et Renaud, à son aventure africaine, ce musicien, père d'un bébé à peine d'un mois, met toute sa passion à rédiger des textes qui sont le reflet «romancé» de ce qu'il a vécu en Afrique avec un seul référent: la nostalgie. Celle-ci bien présente dans son répertoire a mis le public en transe. Moboulou rend hommage à Serge Gainsbourg mais aussi à Fela Kuti, le créateur de l'afro-beat en reprenant une de ses chansons Koutoukou. «J'ai choisi d'inclure son répertoire parce qu'il représente le reggae africain, avec ces sons de guitare lancinants, une musique de transe...», confie Jérôme. C'est à l'école de jazz où il enseigne la MAO (musique assistée par ordinateur) que notre chanteur guitariste découvre de nouveaux genres de musique et tend à introduire de nouveaux sons dans sa musique. Douce, captivante ou décoiffante, elle est superbement rehaussée par le steel drum que joue Alain. Au bout de la troisième chanson et voilà le public qui occupe le bas et les à-côtés de la scène pour laisser libre cours à sa folie. La surprise vient avec l'arrivée sur scène de Hakim, Hicham et Redouane du groupe D'zaïr. Une fusion, une rencontre amicale et mélodique réussies. «Djit enchouf nas» chantent à l'unisson Hakim et Jérôme sur fond de reggae-rock bien électrique. L'appel des «roots» se fait sentir et c'est honneur à l'ensorcelante «Hizia» le titre phare du nouvel album du groupe D'zaïr. Redouane à l'harmonica fait des étincelles à son blues tandis que l'autre Redouane à la guitare électrique nous donne comme à l'accoutumée la chair de poule...Cela fait 4 ans que le groupe se produit. Ce soir, il donnera au public algérois un large aperçu de son nouvel album qui sortira en janvier 2005. Un univers candide fait de poésie et d'énergie. Après avoir enchanté le public algérois, Moboulou s'est produit hier à Oran... On est tous... Moboulou!