Ce projet a abouti à une diminution «effective» de la pollution dans l'agglomération urbaine. En collaboration avec la Banque mondiale, le ministère de l'Environnement a organisé, hier, une journée d'information sur les bénéfices d'une amélioration de la qualité de l'environnement. Cette rencontre a été aussi l'occasion pour rendre publices les résultats obtenus dans le cadre de la mise en oeuvre d'un projet de dépollution dans le Grand Annaba. Ce projet, estime-t-on, revêt une grande importance, sachant que la région d'Annaba est classée parmi les agglomérations les plus touchées par la pollution industrielle. La preuve, les niveaux de morbidité respiratoire enregistrés y sont sensiblement plus élevés que la moyenne nationale. S'ajoute à cela, le constat rendu public par le ministre, faisant état d'une forte concentration de gaz carbonique. Selon le ministre de l'Environnement, la concentration en NOX à Annaba-ville, à titre illustratif, est estimée à 1197 ùg/m3 et 3320 ùg/m3 à El Bouni. La situation atmosphérique a été marquée aussi par une forte concentration de SO2. 144 ùg/m3 à Annaba-ville, 321 ùg/m3 à El Bouni et 130 ùg/m3 à Sidi Amar. Devant ce constat alarmant, on s'interroge sur l'impact de cette situation en termes de santé publique. Ce point précis a été le chapitre présenté par le ministre de la Santé, M.Mourad Redjimi. Ce dernier, dans son exposé, a fait remarquer une importante augmentation dans les taux de prévalence de l'asthme. Une prévalence estimée à 17,9% dans les trois villes évoquées. Le taux de morbidité respiratoire est évalué à 42,3%, tandis que la moyenne nationale est de l'ordre de 35,7%. Les polluants dégagés par Asmidal et Sider, (les principales entreprises de produits chimiques à Annaba) ont également des répercussions souvent négatives en matière de dégradation écologique. Conscientes de l'ampleur et de la gravité du phénomène, les instances ministérielles et gouvernementales ont mis en oeuvre, avec l'appui de la Banque mondiale, un projet d'Etat portant sur la dépollution du Grand Annaba et le renforcement des capacités institutionnelles et juridiques du secteur de l'Environnement. Un investissement de l'ordre de 36,6 millions de dollars. Ce projet, estime-t-on auprès du ministre de l'Environnement, a abouti à une diminution «effective» de la pollution dans l'agglomération d'Annaba, ayant engendré notamment une diminution concomitante de la morbidité respiratoire. La diminution du taux de concentration en PM 10 à Annaba, El Bouni et Sidi Amar est respectivement de 30%, 55% et 2%. Quant à la diminution du taux de NOX à El Bouni est de 98%. Tandis qu'une amélioration nette a été également enregistrée en matière de santé publique. En ce sens, les taux de prévalence de l'asthme ont chuté de 47% à Annaba, 85% à El Bouni et 77% à Sidi Amar. Une autre amélioration a été également enregistrée en termes d'écologie et d'efficacité économique. Nous tenons à citer à ce titre, l'amélioration des perfor-mances économiques d'Asmidal. Le taux de couverture de la dette est passé de 0,5 à 2,5. Il est à noter enfin que le programme de dépollution est accompagné par des mesures institutionnelles, législatives et économiques devant approfondir et enraciner les résultats obtenus.