La production de tomate est affectée ces dernières années par une maladie dite "la mineuse de la tomate, également appelée Tuta absoluta ". Les pertes occasionnées à la filière sont importantes, ce qui a poussé les services du ministère de l'Agriculture et du Développement rural à actionner le plan de lutte contre cette maladie. Et pour assurer le suivi et la coordination du programme de lutte intégrée, il a été procédé à la mise en place d'une cellule de veille regroupant la Direction de la Protection des Végétaux et des Contrôles Techniques (DPVCT), la Direction de la Régulation et du Développement des Productions Agricoles (DRDPA) et les Instituts techniques (INPV, ITCMI, INRAA, INVA). Cet insecte nuisible, rappelons-le, a fait son apparition en Algérie en mai 2008 à l'ouest du pays avant de se propager ensuite sur d'autres wilayas, notamment côtières. Pour faire face à cette menace, la tutelle a élaboré un plan de lutte intégrée contre la Tuta absoluta qu'elle a transmis aux wilayas touchées, afin de protéger les programmes de production de la tomate sous serre et en plein champ. Aussi, il a été opté pour la lutte biologique comme solution alternative aux traitements chimiques qui ont démontré leur inefficacité. A cet effet, une quantité de 15 000 pièges à phéromones (substances chimiques émises par la plupart des animaux et certains végétaux) a été utilisée pour la protection des 2 655 ha du programme sous serres. L'installation des pièges a été faite durant la première quinzaine du mois de février 2009 et mise à la disposition des agriculteurs sur la base des infestations et du stade phrénologique de la tomate. Cette technique du piégeage a donné des résultats significatifs au niveau national et a permis de réduire considérablement les infestations dans les serres. Le programme de production de la tomate industrielle fait l'objet également d'une attention particulière. Un dispositif de piégeage a été mis en place dans les wilayas de Tarf, Annaba, Skikda et Gulema. Ce dernier s'est traduit par une baisse significative du taux d'infestation et a sauvegardé la production de tomate industrielle. Des mesures de protection des 16 341 ha, consacrés à ce programme de tomate en plein champ, ont été mises en œuvre. Elles portent sur la distribution aux agriculteurs de 12 100 phéromones et l'élimination des sources d'infestation de la mineuse de la tomate. Il est à signaler que le dispositif de prévention et de lutte contre cet insecte nuisible, mis en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, dans le cadre des actions de recentrage de la politique agricole, visant à exploiter les synergies économiques et sociales et de libérer les initiatives, a amplement contribué à la reprise de confiance des agriculteurs tomatiers. D'autant que ces actions tendent à mettre fin à la dispersion des acteurs activant dans la filière tomate, en les orientant vers la professionnalisation. Ces derniers focalisent désormais leur attention sur la réalisation des objectifs fixés par la tutelle dans le cadre des contrats de performances qui visent à insuffler une nouvelle dynamique à la croissance agricole et améliorer ainsi la production. Par ailleurs, ce plan de lutte intégrée a nécessité un encadrement technique rapproché qui s'est traduit par des regroupements au profit des agriculteurs tomatiers, organisés conjointement par les services d'inspections phytosanitaires des DSA et l'Institut National de la Protection des Végétaux (INPV), au cours desquels ont été diffusées notamment des recommandations sur les techniques de lutte par le piégeage dans les serres et en plein champ ainsi que les mesures prophylactiques nécessaires. Enfin, l'Algérie, en collaboration avec la FAO, a introduit de nouvelles techniques de lutte notamment les lâchers d'insectes utiles pour appuyer ce programme de lutte.