Il a accusé les militants de ce parti et ceux de Djaballah d'avoir oeuvré en faveur de Bouteflika. Pour sa première sortie post-électorale, le leader du RCD n'a pas été sans virulence à l'encontre du président de la République, coupable, selon lui, d'avoir «fraudé» massivement lors de l'élection présidentielle du 8 avril. Rendant public un document de 37 pages dans lequel sont énumérés les violations et les dépassements ayant marqué l'avant et l'après-scrutin, Saïd Sadi dit vouloir atteindre trois objectifs, à savoir éclairer l'opinion nationale et internationale sur la nature de la fraude électorale, saluer la mobilisation citoyenne pendant la campagne, mais aussi la détermination de l'opposition à poursuivre le combat. «Avec 85% des suffrages, le président a voulu humilier la classe politique afin de mettre fin à toute velléité de changement», a-t-il dit en mettant en garde contre le spectre de la «deuxième République policière que Bouteflika s'apprête actuellement à mettre en place.» Interrogé sur l'efficacité des opérations de contrôle le jour du vote, le président du RCD, non sans avoir rappelé, exemples à l'appui, l'étendue des dépassements enregistrés, a accusé les militants du FLN et une partie du parti de Djaballah, le MRN, d'avoir failli à leur mission en oeuvrant en faveur de Bouteflika. «La crise qui secoue le FLN a été déterminante dans le résultat du scrutin», a-t-il encore précisé. N'en ayant cure, M.Sadi pousse le bouchon un peu plus loin en accusant ouvertement le président de la République de transgresser la loi en mettant dans sa machine électorale la somme de 942 millions de dinars «alors que la loi prévoit 15 millions» a-t-il dévoilé. Au sujet de la stratégie que le parti entend mettre en oeuvre, le conférencier en annonçant la date du congrès pour le premier trimestre 2005, a appelé pour préserver la mobilisation démocratique qui s'est exprimée, selon lui, durant la campagne électorale. Pour ce faire, Saïd Sadi affirme vouloir, durant l'université d'été du parti, élargir le débat et mobiliser l'ensemble des démocrates. A une question sur l'alliance présidentielle contractée entre le FLN de Belkhadem, le RND et le MSP, le candidat malheureux de l'élection présidentielle, voit en cette entité «hétéroclite» un instrument pour accaparer le pouvoir avant d'en arriver à la tête. Enfin, il a tenu à affirmer que le pouvoir ne saura régler la crise en s'appuyant sur les pays étrangers, la France notamment: «On ne peut négocier les intérêts de l'Algérie en achetant la légitimité» a-t-il fait remarquer avant d'ajouter : «le 8 avril a mis l'Algérie sous le protectorat.».