Réaction n Pour lui, la communauté internationale, dont l'ONU, l'Union européenne et «des ambassades», ont commis les fraudes massives qu'elle lui a ensuite reprochées lors de la présidentielle du 20 août 2009. «La vérité (...) c'est qu'il y a eu des fraudes lors des élections présidentielle et provinciales : des fraudes massives, très massives, il n'y a pas de doute, mais elles n'ont pas été commises par des Afghans, ce sont les étrangers qui les ont commises», a-t-il lancé lors d'une rencontre avec des membres de la commission électorale indépendante (CEI), chargée de surveiller les scrutins et accusée d'être entièrement soumise à M. Karzaï. «Les Nations unies, le bureau du représentant adjoint de l'ONU (alors l'Américain Peter Galbraith, ndlr)», ainsi que le général français Philippe Morillon, le chef de la mission d'observateurs de l'UE à l'élection ont été le foyer de ces fraudes», a-t-il poursuivi. «Les fraudes ont été organisées à partir de là», a-t-il également souligné devant la CEI en évoquant notamment les bureaux de MM. Galbraith et Morillon mais aussi «des ambassades», sans préciser lesquelles. Puis, ils ont «nourri» les médias internationaux «pour qu'ils nous accusent de ces fraudes», a-t-il ajouté. M. Galbraith a été remercié par l'ONU après avoir accusé son supérieur hiérarchique, le Norvégien Kai Eide, alors représentant spécial des Nations unies en Afghanistan, d'avoir «couvert» les fraudes massives en faveur de M. Karzaï. Et l'UE, Philippe Morillon en tête, a été la première à dénoncer, un mois après le scrutin, ces fraudes portant, selon elle, sur au moins un quart des suffrages validés par la CEI. M. Galbraith avait notamment estimé qu'un tiers des votes en faveur du chef de l'Etat sortant étaient frauduleux, une proportion par la suite largement reprise par la communauté internationale. M. Karzaï a été installé à la tête de l'Etat par la communauté internationale dès la fin 2001 quand une coalition emmenée par les Etats-Unis a chassé les talibans du pouvoir. Il a finalement été déclaré vainqueur du scrutin en novembre dernier après l'abandon de son rival Abdullah Abdullah. Mais il est, notamment depuis l'arrivée du président Barack Obama au pouvoir, sous la pression constante de ses bailleurs de fonds qui le pressent de mettre fin à la corruption qui gangrène le pays jusqu'au sommet de l'Etat et de faire en sorte que les législatives prévues en septembre prochain, soient exemptes de tout reproche.