La richesse de la gastronomie algérienne reste (très) mal connue, notamment par les citadins des grandes métropoles enivrés qu'ils sont par la cuisine occidentale, dont ils ne connaissent du reste que le passe-partout «steak frites» et pas du tout les mets fameux qui font la réputation mondiale de la cuisine française, par exemple. Toujours est-il que, dans le cadre de la célébration du mois de la sauvegarde du patrimoine algérien, pas moins de sept jours sont dédiés à la gastronomie algérienne dans toutes ses déclinaisons du nord au sud et de l'est à l'ouest du pays. Ces «Journées de la gastronomie et l'art de la table algérienne», une manifestation ouverte jeudi dernier, et qui se poursuivra jusqu'au 30 du mois courant, se déroule à Alger au niveau du féerique Palais de la culture, Moufdi Zakaria, structure enchanteresse qui domine la baie d'Alger. Le gourmet, tout comme le visiteur badaud, trouvera chaussure à son pied auprès de la trentaine de participants présentant des gâteaux locaux du terroir, provenant de tout le pays ou exposant des articles d'artisanat traditionnel. Ces objets sont à la portée du regard du visiteur, sur un tréteau ou à même le sol sur de beaux tapis non moins du terroir, qui donnent «un plus» avéré à l'exposition. Nombreuses sont les femmes en tenue traditionnelle qui montrent, expliquent, et font même des essais des produits-ustensiles exposés avec une patience et une amabilité sans pareilles. Dans un «coin» du salon, une «qâada algéroise» est animée par de jolies jeunes femmes en tenue ancienne. «Karakoo, seroual echelqa, assisbet lefetoul» (foulards)...et comme bijoux le fameux «Khit Errouh» aux trois «amandes» (pendentifs). Des gâteaux algérois, surtout aux amandes, et quelques fruits secs (amandes, pistaches, cacahuètes), sont disposés sur une table basse sur laquelle trône l'immuable «backrège» (théière) de thé à la menthe. Un autre plan est occupé par une femme en tenue saharienne activant sur un métier à tisser où sont reproduits de jolis dessins sur la toile tissée. A côté, une autre femme, en tenue traditionnelle également, expliquait et comparait l'usage de certains ustensiles à des visiteuses motivées. Il faut savoir que ces journées sont organisées par le Palais de la culture d'Alger en partenariat avec la spécialiste de l'art culinaire algérien, Mme Mokhtaria Rezki. Elle est directrice de l'Ecole d'art culinaire. Cet établissement servira de «cuisine», où les exposants iront cuire leurs plats locaux pour les présenter lors du dernier jour (mercredi 30) de cette manifestation. Ce jour-là une conférence sur le couscous algérien sera donnée par Mme Rezki. Le ministère du Tourisme y est également présent pour distribuer des prospectus louant les mille et une richesses de notre patrimoine national. Une carte des sites touristiques à visiter a été dressée pour ce faire. Approchée par L'Expression, Madame Mahadjia Bouchentouf, directrice du palais, a rappelé que diverses manifestations relatives au patrimoine national ont déjà été organisées depuis 2012 (sur les bijoux traditionnels), en 2013 (sur le burnous algérien et maghrébin en général), et cette année sur la gastronomie ancestrale, la poterie et céramique et autres articles traditionnels. En un mot, le savoir-faire de nos aïeux.