Les premières victimes de cette grève sont toujours les simples citoyens La capitale accuse un déficit de 485.000 litres de lait par jour. La crise du lait persiste et s'installe dans la durée. Les négociations qui ont été entamées depuis vendredi dernier entre l'administration et les travailleurs de Colaital n'ont pas abouti. «Les négociations avec l'administration de Colaital n'ont abouti à rien, c'est le retour à la case de départ et la grève se poursuit», a déclaré, hier, à L'Expression, le secrétaire général de la section syndicale des travailleurs, Khelifi Ali. Il a indiqué que les grévistes ont revendiqué une augmentation de la grille des salaires de 30%. Alors que la section syndicale a déclaré qu'une augmentation de 10% est déjà acquise sans les négociations, l'administration oppose un niet. À leur grande surprise, le directeur général de Colaital a annoncé lors de la réunion des négociations, que rien n'est encore acquis, ni les 10% d'augmentation, ni l'annulation de poursuites judiciaires contre les 23 travailleurs. Face à ce refus, les représentants des travailleurs qui ont pris part à la réunion, ont quitté la salle en refusant de poursuivre les négociations avec l'administration. Dans ce contexte, M.Khelifi a déclaré que la grève demeure maintenue jusqu'à ce que leurs conditions socioprofessionnelles soient améliorées. Il est important de rappeler que la laiterie de Colaital produit 485 000 litres de lait par jour. Une quantité qui représente l'approvisionnement de 60% du marché de la wilaya d'Alger. Face à l'entêtement du nouveau directeur général du Colaital, la pénurie de lait est loin d'être réglée. Les premières victimes de cette grève sont toujours les simples citoyens qui auront encore du mal à se ravitailler en ce produit à large consommation. Il n'y a pas que les citoyens qui payent le résultat de cette grève. Les distributeurs également sont pénalisés face à ce bras de fer qui s'est engagé entre l'administration de Colaital et les ouvriers. Contacté par nos soins, le représentant des distributeurs de lait de l'unité de Birkhadem, Amine Bellour, a indiqué que la grève des travailleurs de Colaital les a pénalisés. «On n'est pas en grève, ce n'est pas pour autant qu'on est contre cette dernière. Au contraire, les revendications des travailleurs sont totalement légitimes». Dans ce contexte, M.Bellour a fait savoir que la direction de Colaital a essayé de casser la grève des travailleurs en demandant aux distributeurs de lait de charger les camions dans d'autres wilayas telles que Boumerdès et Aïn Defla. «Le directeur commercial est allé même à appeler les unités de production de ces deux wilayas pour leur envoyer des semi-remorques remplis de lait en sachet», a souligné M Bellour. Pis encore, il a ajouté que le même responsable avait contacté quelques distributeurs pour charger les camions en pleine autouroute. Chose qui est d'après, la même source, complètement illégale. Face à cette situation, M.Bellour a tenu à souligner que sur les 120 camions de distribution, 99% ont refusé de charger leurs camions dans d'autres wilayas mis à part celles avec qui ils ont signé une convention. Avant de conclure, le représentant syndical des distributeurs de lait affiliés à l'Ugcaa, a tenu à faire savoir que les distributeurs de lait préparent une action de grève pour revendiquer la revalorisation de la marge bénéficiaire qui n'a pas changé depuis 15 ans. «On a voulu mener une grève mais le président de l'Ugcaa, Salah Souila, nous a demandé d'attendre que l'élection présidentielle passe. Juste après la prestation de serment du président, et si la situation ne change pas, on est obligés de mener une grève», a-t-il menacé.