Le chef de l'Etat prononçant les termes du serment prévus par la Constitution Lorsque le président paraît, à 11 h pile, les plus tristes fronts se dérident, la salle applaudit à grands cris et la fanfare s'éveille. Elles étaient plusieurs centaines de personnes à piaffer d'impatience, hier, au Palais des nations du Club des Pins. Des diplomates accrédités à Alger, des parlementaires, les membres du gouvernement, des hommes politiques, des historiques, des artistes et des journalistes attendaient depuis 8 heures du matin l'arrivée du président Bouteflika qui devait prêter serment, un exercice qu'il accomplira pour la quatrième fois depuis 1999, date de sa première élection à la tête de l'Etat. A 10 h, la salle du Palais des nations où se déroule la cérémonie officielle, est déjà pleine comme un oeuf. Des copies du discours du président, un texte de 11 pages en deux langues (arabe et français), ont été déposées sur les sièges. Comment prêtera-t-il serment? Pourra-t-il le faire? Que dira-t-il? Des questionnements qui taraudent l'assistance et deviennent angoissants au fur et à mesure que le temps s'égrène. Lorsque le président paraît, à 11 h pile, les plus tristes fronts se dérident, la salle applaudit à grands cris et la fanfare s'éveille. La main droite sur le Coran, le président de la République a prononcé les termes du serment prévus par l'article 76 de la Constitution, inaugurant ainsi son quatrième quinquennat. En cette fin de mois d'avril 2014, une autre étape vient de s'ouvrir pour l'Algérie. Une autre étape décisive chargée de très lourds défis à relever. A l'issue de la prestation de serment, le président Bouteflika a prononcé une courte allocution dans laquelle il a tracé les grandes lignes que son équipe se doit d'accomplir dans les plus brefs délais. Dans le discours remis à la presse, le président s'est engagé à concrétiser le premier grand chantier qui est celui de la stabilité du pays. Aussi, il s'est engagé à travailler avec toutes les composantes de la société pour préserver cette stabilité soulignant que la Réconciliation nationale demeure sa «priorité». «Le premier de ces engagements est de travailler avec vous à la préservation de la stabilité du pays», a-t-il déclaré, confirmant qu'il détaillera dans les semaines à venir chacun de ces projets. Faut-il s'attendre donc à l'approfondissement de la Réconciliation nationale qui serait élargie à une amnistie générale? Le projet n'est pas à écarter. Le président rappelle, à juste titre, que «la main de l'Algérie demeure tendue à ses enfants égarés que j'appelle à nouveau à revenir dans leurs foyers» et que la Réconciliation nationale «reste ma priorité». Cependant, il a averti que «la loi sanctionnera tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens». Le second grand chantier du président est la révision de la Constitution. M.Bouteflika a annoncé qu'il relancera «sous peu» le chantier des réformes politiques pour aboutir à une révision constitutionnelle «consensuelle». «C'est avec la volonté résolue de renforcer notre entente nationale et faire franchir de nouvelles étapes qualitatives à la démocratie, que je relancerai sous peu le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle», a souligné le chef de l'Etat dans un discours écrit, distribué aux journalistes présents au Palais des nations. Le président Bouteflika a ajouté que «les forces politiques, les principales représentations de la société civile ainsi que les personnalités nationales seront conviées à s'associer à cette entreprise de première importance». Le président de la République a également souligné sa volonté d'ouvrir d'autres chantiers dans le but notamment d'améliorer la «qualité» de la gouvernance, faire «reculer» la bureaucratie au bénéfice, a-t-il dit, des citoyens et des opérateurs économiques et pour «promouvoir une décentralisation appuyée sur une démocratie participative». Une démocratie participative «qui associera mieux la société civile à la gestion locale», a indiqué le chef de l'Etat qui a mis en exergue l'importance de la réforme de la justice qui a franchi, a-t-il relevé, des étapes significatives et qui sera poursuivie pour adapter les lois aux défis rencontrés sur le terrain. Il a, par ailleurs, renouvelé son engagement à rationaliser la dépense publique pour éviter les gaspillages et pour que soient mieux ciblés les soutiens de l'Etat, notamment pour l'accès au logement, pour les retraites et pour le pouvoir d'achat des démunis. M.Bouteflika a ajouté que la jeunesse algérienne continuera d'être soutenue et accompagnée pour créer ses propres activités et contribuer ainsi au développement du pays.