Le ministre du Commerce La liste étant trop longue, il faudra autant d'arguments au ministère du Commerce pour se défendre. La polémique autour de la pénurie du lait en sachet continue de rythmer l'actualité. Le marché du lait subventionné par l'Etat est sous tension. Et les déclarations faites à ce sujet, hier, par M. Abdelhamid Boukehnoun, DG du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès du ministère du Commerce, ont été révélatrices et ont levé le voile sur certaines pratiques frauduleuses. En effet, lors d'une conférence de presse animée hier, M.Boukehnoun a abordé le sujet du lait en poudre. Il a indiqué qu'«il y avait des aspects plus dangereux que ceux observés à l'oeil nu», soulignant que «des pratiques frauduleuses ont été constatées dans la composition de différentes marques de poudre de lait». Il a expliqué dans ce sens, que «34% de protéines doivent être présentes dans la composition de la poudre de lait». Seulement a-t-il déclaré «on a relevé que plusieurs importateurs acheminaient de la poudre de lait qui ne contenait que 14% de protéines». Toutes les quantités de ce lait, selon M.Boukehnoun ont été retirées du marché, ajoutant que certaines laiteries détournaient la poudre de lait «subventionné par l'Etat» au profit de la fabrication de produits, non conventionnés, et d'un autre côté la poudre de lait qui ne contient que 14% de protéines est utilisée pour faire du lait en sachet. Pour le complexe laitier d'Alger (Colaital), lequel a entamé une grève jeudi dernier, le DG de la Dgcerf a souligné que «le complexe a repris son travail ce matin, la production a été faite et la distribution également». Pour lui, il s'agit d' «un conflit social entre le personnel et l'administration». Le complexe, selon M. Boukehnoun, relève d'un holding et du ministère de l'Agriculture, à ce propos, il a déclaré «on est victime de cette situation». S'agissant du marché du ciment, M.Boukehnoun a avoué que les prix sont revus à la hausse, mais estime, toutefois, que cette hausse n'est pas «une flambée». Il a indiqué: «Ce dossier détient une surveillance spécifique, surtout en ce qui concerne la spéculation.» Pour M.Boukehnoun, l'éradication de l'informel ne peut être réalisée qu'à travers la prise de conscience du consommateur de la dangerosité des produits de ces marchés. Pour le bilan du premier trimestre de l'année en cours, il en ressort que les services de M.Boukehnoun ont procédé à 299.573 interventions. Ces investigations ont conduit à la constatation de 50.614 infractions aux règles relatives à la conformité des produits, à la loyauté et à la transparence des pratiques commerciales, ce qui a conduit à la fermeture de 2 856 locaux commerciaux. Pour la pratique de transactions commerciales sans factures, elle a atteint 11,65 milliards de DA. La valeur des marchandises saisies pour diverses infractions s'est élevée à 680,9 millions de DA. A la tête des infractions en matière de contrôle de la conformité et la répression des fraudes figure le défaut d'hygiène et de salubrité avec 6 173 infractions. Ce bilan est en nette évolution par rapport aux chiffres du premier trimestre de l'année dernière, où les interventions n'ont atteint que 254.923 interventions et 44.702 infractions. Un bilan jugé «positif». Cette hausse d'activité selon M.Boukehnoun réside dans le fait que la Dgcerf «dispose de 10.000 agents de contrôle alors qu'en 2009, ils n'étaient que 3 500. M. Boukehnoun a cité quelques exemples d'infractions, à l'instar de entreprises qui confectionnent les bouteilles d'eau minérale où il a été relevé «un haut taux de nitrate», se traduisant par la destruction de «600.000 bouteilles d'eau». Un autre cas où des produits étrangers ont été constatées dans les bouteilles d'eau pour lesquels «75.000 bouteilles ont été détruites». Pour appréhender les fluctuations des prix pour le mois de Ramadhan, M.Boukehnoun a indiqué que des agents de contrôle veilleront au contrôle des marchés, et particulièrement en ce qui concerne «le commerce illicite des produits très demandés par le consommateur et également le contrôle des commerçants qui pratiquent la rétention de stocks». En ce qui concerne les commerçants qui changent d'activité durant ce mois sacré et se tournent vers des produits «spécial Ramadhan» M.Boukehnoun a souligné que «le changement d'activité n'est pas interdit du moment où le commerçant respecte la loi en changeant son activité sur son registre du commerce». M.Boukehnoun a évoqué également les dispositions du décret exécutif n° 13-141, par qui un certificat valide que pour six mois sera délivré aux opérateurs n'ayant pas encore satisfait à toutes les conditions d'exercice, mais qui font état d'une opération urgente, qui reste toutefois sous le contrôle.