«La priorité des priorités sera d'améliorer la situation économique pour la création de richesses et d'emplois pour les jeunes», a déclaré le Premier ministre. Il n'a aucun droit à l'erreur. Le prochain gouvernement est condamné à relever le challenge. Après avoir fait saliver les Algériens par des promesses électorales, le staff de l'Exécutif doit passer au concret. Les urgences sont énormes sur tous les plans. La reconduction de Abdelmalek Sellal au poste de Premier ministre traduit clairement que la marge est trop serrée et qu'il ne faut pas perdre encore de temps. L'ex-directeur de campagne qui a sillonné de long en large le pays, est le mieux placé pour identifier les priorités de l'heure. Juste après sa reconduction, M.Sellal a dégagé sa feuille de route. L'amélioration de la situation économique est classée en primauté. «La priorité des priorités sera d'améliorer la situation économique pour la création de richesses et d'emplois pour les jeunes», a déclaré le Premier ministre lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec Youcef Yousfi, tenue hier au Palais du gouvernement. Le défi est grand et la mission est loin d'être facile. Le gouvernement ne sera pas seul à mener la bataille. Abdelmalek Sellal a transmis un message clair et précis: «Le gouvernement travaillera avec tous les Algériens sans exclusion.» Conscient de la tâche, le gouvernement veut rompre avec les vieilles méthodes en impliquant les Algériens dans le chantier de développement du pays. Le choix porté sur l'amélioration de la situation économique et la création des richesses n'est pas fortuit. Bien au contraire, il est d'une urgence extrême. Après cinquante ans de dépendance aux hydrocarbures, le pays est condamné à développer d'autres ressources. Devant la régression des revenus des exportations et les fluctuations que connaît le marché international, le gouvernement n'a pas d'autre choix que de diversifier les sources de richesses. Cet objectif semble être le bâton magique qui permettra au gouvernement de régler en parallèle les différents problèmes sur le plan social. En créant des richesses à travers l'investissement, l'Exécutif pourra résoudre la question du chômage qui constitue une véritable bombe à retardement. Malgré les différents dispositifs de création d'emplois mis en place, le chômage frappe encore une large couche de la société dont la majorité des jeunes âgés entre 18 et 35 ans. La démonstration de force des chômeurs au courant de l'année 2013 a sérieusement secoué le gouvernement. Ce dernier est appelé à agir vite et bien pour éviter encore une fois la montée du front social. Le logement est un autre foyer de tensions. Face à une demande forte et pressante sur le logement, le gouvernement doit mettre les bouchées doubles pour livrer les chantiers dans les temps impartis. D'ailleurs, lors de cette cérémonie, le Premier ministre s'est engagé à oeuvrer «sans relâche et sans aucune exclusion pour améliorer la situation sociale et les services de l'administration algérienne». Autrement dit, le Premier ministre promet d'améliorer le quotidien des citoyens en introduisant des souplesses au niveau de l'administration. Ce n'est pas tout. La situation à Ghardaïa n'est guère rassurante. Pour éteindre les feux de la fitna, des solutions de fond doivent être prises. Le gouvernement est censé mettre un terme à cette situation de manière définitive en assurant la sécurité et le respect pour les deux communautés. Le staff de l'Exécutif doit se mettre sur tous les fronts pour concrétiser ses promesses et gagner la confiance des citoyens. Le gouvernement sera-t-il à la mesure de sa mission? Pour les observateurs, le gouvernement a besoin de sang neuf pour impulser une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires de l'Etat. Pour eux, le maintien de l'équipe en place ne promet pas de surprise.