Le Front des forces socialistes, FFS, ne fera pas partie du prochain gouvernement. L'annonce a été faite, hier, par Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du parti, à l'ouverture des travaux du conseil national. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui voulait impliquer le maximum de partis pour former son équipe, a proposé au plus vieux parti de l'opposition d'y figurer avec deux ministres. Mais il s'est heurté au refus de la direction du parti. «L'instance présidentielle du FFS a été contactée par le Premier ministre, M.Abdelmalek Sellal, pour lui proposer d'entrer au gouvernement avec deux ministres pour appliquer le programme du président», a indiqué M.Laskri. Le FFS n'a pas trop attendu pour trancher sa réponse: un refus catégorique. Le motif? Le FFS est sur un autre projet. «La direction nationale du FFS a décliné cette proposition au motif que la priorité du FFS est la reconstruction d'un Consensus national et l'organisation d'une conférence nationale de consensus», a expliqué M.Laskri. Il ajoute, pour clore la motivation de ce rejet et poser une condition pour rejoindre le gouvernement, que «le FFS n'envisage pas d'entrer dans un gouvernement avant l'aboutissement de ce projet qui vise à élaborer, avec l'opposition politique, la société et le pouvoir, un programme consensuel de sortie de crise». Avec cette position et jusqu'à preuve du contraire, le FFS reste l'un des grands partis politiques qui n'a figuré dans la composition d'aucun gouvernement sous Bouteflika, depuis son installation à la tête de l'Etat en 1999. Ni le RCD ni le MSP qui se considèrent les partis de l'opposition les plus radicaux et les plus acharnés n'ont eu ce privilège. Le MSP a été partie prenante de gouvernement pendant plus de 15 ans. Il n'en est sorti, en 2012, que parce qu'il se voyait au pouvoir dans le sillage des révoltes des pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Quant au RCD, il a donné deux ministres au premier gouvernement de Bouteflika, avant de se retirer dans le sillage des événements du Printemps noir de Kabylie. Au FFS donc, le temps est à la reconstruction du consensus national. Ali Laskri a rappelé que des contacts ont été entamés avec des formations politiques, des universitaires, des personnalités indépendantes et des animateurs des organisations sociales «qui ont manifesté un intérêt pour une issue démocratique et pacifique à la crise nationale». L'orateur n'a pas souhaité en dire plus, ni sur l'identité des parties concernées ni sur le contenu des discussions. Il assure, en revanche, que «ces contacts ont débuté et nous les rendront publics au moment opportun». Il ne manque pas de demander aux membres du conseil national de son parti de contribuer à la préparation de la conférence nationale de consensus afin de réunir toutes les conditions de sa réussite. Ali Laskri a rappelé aussi que d'autres initiatives pour la sortie de crise ont été lancées par d'autres parties. «Certains acteurs de ces initiatives nous ont contactés, nous vous en rendrons compte en temps utile et nous discuterons ensemble des suites qu'il convient de leur donner», a-t-il lancé à l'adresse des membres du conseil national. M.Laskri faisait allusion à la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique composée du MSP, RCD, FJD, Jil Jadid et Ennahda dont des représentants ont rencontré des responsables au sein du FFS. Alors que le FFS prépare la «conférence nationale de consensus», cette coordination prépare la «conférence nationale pour la transition démocratique». Dans son intervention, hier, Ali Laskri a estimé que «la nécessité d'une transition démocratique se fait chaque jour plus urgente». C'est dire que la convergence est de taille.