L'invité de l'Association des journalistes et correspondants de presse de Béjaïa (Ajcb) s'est attardé sur la réflexion portée sur l'articulation de ces trois pouvoirs avec le 4e, à savoir la presse, qui «est un pouvoir de fait». «Il n'existe pas d'exemple où la démocratie fonctionne sans la liberté de la presse», a estimé, hier à Béjaïa, le politologue Mohamed Chafik Mesbah dans une conférence débat animée au TRB à l'occasion de la Journée mondiale de la presse sous le thème «La liberté de la presse. Fondement de la démocratie». Après avoir rappelé les origines des systèmes démocratiques et leurs fondements doctrinaux, notamment le principe de base qui est la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, l'invité de l'Association des journalistes et correspondants de presse de Béjaïa (Ajcb) s'est attardé sur la réflexion portée sur l'articulation de ces trois pouvoirs avec le 4e, à savoir la presse, qui «est un pouvoir de fait», a-t-il souligné. En conclusion, Chafik Mesbah a indiqué qu' «il ne peut pas exister de système démocratique véritable sans la liberté de la presse», car a-t-il ajouté «la séparation entre les trois pouvoirs institutionnels ouvre nécessairement la voie à l'exercice de la liberté de la presse». Laquelle liberté «est le contre-pouvoir naturel face aux risques de déviation des trois pouvoirs sous-cités». En Algérie, «malgré les efforts de la presse dite indépendante, la situation reste en deçà des standards internationaux», a-t-il expliqué. Ce qui illustre à ses yeux «le reflet du retard accusé dans la démocratisation de la vie politique s'il faut considérer que celle-ci n'est pas frappée de répression». Au cours des débats, le conférencier est revenu dans le détail sur la situation dans notre pays, en réponse aux inquiétudes d'une assistance nombreuse venue prendre part à cette célébration qui a débuté dans la matinée par «l'inauguration de la stèle réalisée en hommage au journaliste et billettiste feu Saïd Mekbel, natif de la ville de Yemma Gouraya. Une inauguration solennelle avec la société civile qui était présente en force: des journalistes, des citoyens, des militants politiques et militants des droits de l'homme, anciens animateurs du MCB ont accompagné l'association organisatrice en présence de la famille du défunt dans cette manifestation aboutissant à la baptisation de la place «Place de la liberté de la presse». Dans une déclaration, des journalistes de la wilaya de Béjaïa, il a été souligné que «dans notre pays, il n'est, hélas pas opportun de souhaiter bonne fête à cette occasion comme c'est le cas dans beaucoup de pays, mais le 3 mai est l'occasion renouvelée de faire le bilan d'une année d'exercice pour rappeler l'épée de Damoclès qui menace toujours les journalistes algériens et les persécutions et difficultés quotidiennes qui sont leur lot». «C'est l'occasion aussi de renouveler un devoir de mémoire et de réaffirmer le serment de ne pas céder à l'oubli» ajoute-t-on. «La liberté de la presse n'est pas l'affaire de la seule corporation, mais le bien du peuple», a estimé la corporation qui dans le même document a «dénoncé l'inauguration dans la précipitation de la stèle par les autorités de wilaya qui ont voulu l'associer à Youm El Ilm». Ladite inauguration «trahit la mémoire de Saïd Mekbel, qui reste pour les journalistes de Béjaïa, mort pour la liberté d'expression». La corporation considère que «la place de Saïd Mekbel est inaugurée le 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse comme proclamée par l'Assemblée générale des Nations unies». «En réparant cet impair, nous avons désormais la conscience tranquille», soutiennent les journalistes de Béjaïa dans le même document. Plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la stèle par la corporation et par un certain nombre d'organisations et une autre gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe. Celle-ci était suivie par une minute de silence en sa mémoire. Un recueillement a eu lieu au cimetière où repose le défunt Saïd Mekbel.