John Brennan qui a effectué un visite secrète en Ukraine a laissé derrière lui des agents de la CIA pour «conseiller» le gouvernement de Kiev Citant des sources du renseignement allemand anonymes, Bild am Sonntag a précisé que des agents de la CIA et du FBI aidaient Kiev à mettre un terme à la «rébellion» dans l'est de l'Ukraine. Les autorités provisoires de Kiev poursuivent leur offensive militaire pour tenter de reprendre le contrôle de l'est du pays face aux insurgés russophones, reléguant au second plan l'espoir suscité par la libération samedi d'observateurs de l'OSCE retenus par des constestataires. «Imaginez-vous qu'hier soir nous étions encore au milieu des échanges de coups de feu (et ce soir) nous avons revu nos familles, nous n'aurions jamais cru cela possible», a déclaré visiblement ému le colonel allemand Axel Schneider, chef de la mission de l'Organisation de sécurité et de coopération européenne. Les sept membres de la mission ont atterri samedi soir à Berlin dans un avion allemand, qui avait auparavant déposé à Kiev leurs quatre accompagnateurs ukrainiens. Les observateurs sont restés huit jours prisonniers des contestataires russophones de Slaviansk, dans l'Est de l'Ukraine, qui les ont présentés tour à tour comme des «prisonniers de guerre» et des «invités» tout en rejetant le terme d' «otages». «On ne nous a pas maltraités, tout s'est bien passé», a déclaré à Kiev le colonel d'état-major ukrainien Igor Tourovski. «Nous avons passé les deux premiers jours dans une cave, sans cesse surveillés et accompagnés même aux toilettes», a néanmoins confié depuis Donetsk à la télévision de son pays le lieutenant-colonel tchèque Josef Prerovsky. Les «huit premières heures ont été les pires», a-t-il dit, expliquant qu'ils avaient alors les mains ligotées et les yeux bandés. La libération des observateurs a été saluée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et par le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Ce dernier a cependant appelé à «d'autres avancées pour pouvoir faire baisser la tension» dans le pays. «Il est important que la Russie retire son soutien aux séparatistes et qu'elle contribue à faire sortir ces gens» des bâtiments qu'ils occupent dans l'est de l'Ukraine, a ajouté M. Kerry. Mais le chef de la diplomatie russe lui a aussitôt renvoyé la balle: «Le régime de Kiev a déclaré la guerre à son propre peuple», a martelé Sergueï Lavrov. Les Etats-Unis doivent «utiliser toute leur influence pour l'obliger à cesser immédiatement ses opérations militaires», selon lui. Sur le terrain, les affrontements se sont multipliés. Des insurgés russophones ont donné l'assaut contre une unité militaire et un point de recrutement à Lougansk (est) blessant deux soldats ukrainiens, a indiqué samedi soir la branche locale du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs la presse allemande indiquait hier que des dizaines de spécialistes des services de renseignement et de la police fédérale des Etats-Unis conseillent le «gouvernement» ukrainien, issu de la chute du président légitime ukrainien, a rapporté hier le Bild am Sonntag, édition dominicale du quotidien Bild. Citant des sources du renseignement allemand anonymes, Bild am Sonntag a précisé que des agents de la CIA et du FBI aidaient Kiev à mettre un terme à la «rébellion» dans l'est de l'Ukraine et à mettre en place un dispositif de sécurité efficace. Bild a précisé que les agents n'étaient pas directement engagés dans les affrontements avec les Russophones. «Leur activité est cantonnée à la capitale, Kiev», selon lui. Les agents du FBI aident Kiev également dans leur lutte contre le crime organisé, a indiqué le journal, selon lequel une équipe spécialisée dans les affaires financières aide également à identifier les origines de la fortune de l'ancien président ukrainien. Le gouvernement provisoire ukrainien a été formé fin février après des mois de manifestations suivies par un coup d'Etat parlementaire qui destitua le président Viktor Ianoukovytch. Le mois dernier, la Maison Blanche a confirmé que le directeur de la CIA John Brennan avait effectué une visite à Kiev dans le cadre d'une tournée de travail en Europe, une visite condamnée par Moscou.