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Le 87 bis coûtera près de 11 milliards de dollars
SON ABROGATION DOIT INTERVENIR DANS LE CADRE DE LA LOI DE FINANCES 2015
Publié dans L'Expression le 05 - 05 - 2014


Une loi, ô combien bénéfique pour les travailleurs
Le «bras de fer» qui a opposé l'Ugta au gouvernement durant plus de deux décennies vient de trouver son épilogue.
L'article 87 bis du Code du travail qui mettait un frein à l'amélioration des bas salaires est à jeter désormais aux orties. Des applaudissements par ci. Des inquiétudes par là. L'annulation de cet article qui doit intervenir dans le cadre de la loi de finances 2015 a eu pour conséquences de cliver le monde du travail. Si pour les salariés cette revendication portée par l'Ugta de manière constante, et à chaque tripartite, marque un tournant dans leur carrière professionnelle qui doit s'accompagner d'une amélioration notoire de leurs revenus l'accueil qui lui est, par contre, réservé par le patronat s'est fait avec un grincement de dents qui en dit long sur leurs craintes. Les chefs d'entreprises qui ont opposé une résistance farouche à l'article de loi tant décrié par les classes laborieuses doivent désormais faire avec cette nouvelle donnée qui doit se traduire par des incidences financières dont ils auraient aimé se passer. «Pour les entreprises publiques et l'administration, cette mesure va induire une charge de 500 milliards de dinars que l'Etat devrait débrousser pour assurer l'application de cette recommandation. Il y a un million d'employés ciblés par cette mesure», a indiqué le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, cité par le quotidien en ligne d'information économique «l'Econews». En ce qui concerne, le secteur privé, l'impact financier sur le budget des entreprises est moins important, mais reste considérable, notamment pour «les petites et les moyennes entreprises» rapporte la même source.
Paroles d'experts
«Les PME doivent faire face à de nouvelles charges estimées à 60 milliards de DA», a ajouté le président du Forum des chefs d'entreprise. Le débat ne fait que commencer alors que les voix de spécialistes se succèdent pour éclairer davantage l'opinion publique sur les conséquences de la suppression de l'article 87 bis du Code du travail.
Pour l'économiste Abdelhak Lamiri, elle se traduirait par un accroissement de l'ordre de 10 à 20% de la masse salariale des entreprises, une hausse de l'inflation qui pourrait avoisiner les 20% alors que les importations devraient elles aussi être revues à la hausse. «Sur la base des indications les plus récentes concernant la masse salariale à fin 2012» les incidences financières d'une abrogation de l'article 87 bis doivent se situer dans une fourchette allant «de 9 à 11 milliards de dollars en rythme annuel» avait estimé Aderrahmane Mebtoul, professeur des Universités, expert International en management stratégique, qui était l'invité, au mois de février dernier, de l'émission hebdomadaire «Invité du Direct» de Radio M,la Web radio de Maghreb Emergent. Spécialiste des questions économiques il a décortiqué dans les moindres détails les répercussions de cette mesure qui met en ébullition ses principaux acteurs (travailleurs, chefs d'entreprise...) car elle ne sera pas sans conséquences sur une économie supportée par le seul secteur des hydrocarbures, notamment la rente pétrolière qui assure l'essentiel des recettes en devises du pays. Un équilibre fragile qui n'est maintenu que grâce à un niveau élevé du prix du baril de pétrole. «Le pouvoir d'achat des Algériens est fonction de la rente des hydrocarbures à plus de 70%, exportant après 50 années d'indépendance politique 98% en hydrocarbures et important 70/75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% avec un dépérissement du tissu productif, l'industrie représentant moins de 5% du produit intérieur brut (PIB)», souligne le professeur Mebtoul qui met en garde contre une éventuelle dégringolade des cours de l'or noir «une chute brutale du cours des hydrocarbures pouvant nous ramener au scénario des années 1986 avec des incidences désastreuses tant sur le plan économique, social que politique» prévient-il. «Ce d'autant plus que sur le plan macroéconomique, la forte augmentation des salaires entre 2011/2012 pour calmer le front social, n'a pas induit une productivité proportionnelle, a conduit inévitablement à une augmentation en valeur des importations», fait-il observer.
Le moment crucial
Une analyse partagée par le Fonds monétaire international qui avait mis en garde contre de telles mesures qui pourraient mettre en péril l'équilibre budgétaire. Le grand argentier du pays avait quant à lui mis carrément en garde contre des hausses de salaires qui peuvent mettre en danger les équilibres budgétaires dans le cas d'un effondrement des prix du pétrole. L'économie algérienne traverse «un moment crucial» avait-il prévenu. «Notre économie traverse un moment crucial parce qu'elle va devoir basculer d'une demande publique à une demande privée, ménages-entreprises, voire exportations, qui tire la croissance. Il s'agit de passer d'une économie quasiment de rente à une économie de production», avait déclaré, le 9 mai 2013, Karim Djoudi en marge d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale. Ces propos sont intervenus dans le sillage de hausses de salaires pour les députés, des revalorisations des pensions militaires et des retraites alors que le personnel du secteur de la santé revendiquait la révision de son statut particulier et de son régime indemnitaire. Quelles incidences peuvent-elles avoir sur l'équilibre budgétaire? «C'est comme dans une famille, si vous tirez trop sur la corde, vous risquez de tout perdre» a souligné le grand argentier du pays qui a conseillé la prudence en matière de politique salariale. «Il faut être très prudent sur les salaires, parce que si on va au-delà, on met en difficulté l'avenir de nos équilibres budgétaires» avait-il indiqué. Abderrahmane Mebtoul abonde dans le même sens.
«Les plus grandes augmentations salariales ayant eu lieu en 2012 ce qui est vraiment inquiétant: attention donc à la dérive salariale mais également au gonflement démesuré des rentes spéculatives devant concilier efficacité économique et justice sociale, avec un sacrifice partagé si on veut mobiliser la population algérienne pour un développent durable», avertit l'expert international en management stratégique. Cependant, maintenant que le vin est tiré, il faut le boire. Reste à savoir dans quelle cave il faut le puiser? Les recettes pétrolières qui sont en déclin depuis le début de l'année 2013 suffiront-elles à supporter le coût de l'abrogation du 87 bis? Pas sûr du tout si la facture des importations doit encore grimper comme il est annoncé alors que les prix du pétrole se maintiennent tout juste au-dessus des 100 dollars. «L'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril», avait prévenu la Banque d'Algérie dans un rapport présenté par Djamel Benbelkacem, directeur-conseiller de cette institution, au début du mois de juillet 2012. Reste le recours à cette manne fabuleuse des 200 milliards de dollars... Le moment est propice pour qu'ils servent à quelque chose. La justice et la paix sociale n'ayant pas de prix...


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