«Au lieu d'oeuvrer à mettre la violence hors la loi, en instaurant la justice et la vérité, le pouvoir l'insère insidieusement dans une démarche pompeusement baptisée réconciliation nationale» indique le Front des forces socialistes. Dans une déclaration rendue publique, hier, à l'issue de la réunion en session ordinaire, les 24 et 25 mai, de son secrétariat national, le parti de Hocine Ait Ahmed estime que quelques semaines après l'élection présidentielle du 8 avril, «l'illusion de lendemains meilleurs a laissé place aux retournements de vestes, à la corruption et aux discours démagogiques». A l'instar de son frère ennemi (le RCD : ndlr) le FFS a donc, attendu deux mois après la tenue du scrutin pour parler de fraude électorale. En effet, le vieux parti de l'opposition «dénonce le mutisme, assimilable à de la complicité, des puissances occidentales devant le détournement du suffrage universel commis par le pouvoir algérien», avant de poursuivre que «le pouvoir s'est acharné à tenir ce scrutin dans des conditions, loin de garantir le libre choix des citoyens». Le FFS, qui se prépare à annoncer une initiative politique avec certaines personnalités nationales, réitère sa revendication de levée de l'état d'urgence. Le maintien de ce dispositif, avec «la fermeture des espaces d'expression politique et sociale» indique le secrétariat national du parti, suffisent pour comprendre la stratégie du pouvoir. Tout en procédant à la fermeture du champ politique à travers le maintien de l'état d'urgence, ajoute le FFS, «le pouvoir use de procédés antidémocratiques se caractérisant par le conditionnement, la perversion et la corruption politiques». Ainsi, poursuit le ffs, «les décideurs ont organisé leur revanche contre l'opposition démocratique pour tenter de s'offrir une nouvelle légitimité» Concernant la crise en Kabylie qui va s'éternisant, le secrétariat national du FFS considère que «l'entêtement du pouvoir à entretenir dans la région de faux représentants, vise à perpétuer le chaos, mais surtout à pervertir la problématique politique, en tentant de la réduire à une crise régionale». Sur le plan économique le FFS constate que l'embellie financière n'a pas servi à l'amélioration des conditions de vie de la population, «la gestion économique étant réduite à de simples opérations de répartition de la rente entre les différents cercles maffieux, clientélistes et parasitaires». En définitive le parti de M.Ait Ahmed est persuadé qu'«aucune démarche ne peut aboutir à des résultats probants sans la participation effective des citoyens».