Il rendra publique lundi sa proposition de sortie de crise. Au lendemain de la signature du protocole additionnel consacré à la 6e incidence relative à la révocation des «indus élus», le FFS met en état d'alerte ses structures, et met en garde contre la dislocation de la nation en livrant la Kabylie à des «vendettas aux conséquences incalculables». Dans un communiqué rendu public hier, le parti «appelle l'ensemble de ses militants ainsi que toute la population à faire preuve d'une extrême vigilance». Le pouvoir vient de franchir une nouvelle étape dans «son oeuvre machiavélique» de remise en cause de l'ensemble des instruments indispensables à la construction et à la promotion de la démocratie. Une démarche classée dans le «gangstérisme» électoral à l'occasion de la présidentielle. Dans une déclaration à L'Expression, le premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition, M.Djoudi Mammeri tout en mettant en exergue «l'ambiguïté» du communiqué de la chefferie du gouvernement, qui prête à «plusieurs interprétations» estime «qu'en aucun cas le parti ne se laissera faire». En des termes plus clairs, le FFS n'a nullement l'intention de retirer ses élus, «nous n'allons pas céder, il y va de l'avenir de l'Algérie», précise notre interlocuteur. Le parti accuse le gouvernement Ouyahia d'oeuvrer, à travers ce genre de mesures, «à réussir le deuxième mandat du président». Sinon, comment expliquer, s'interroge le premier secrétaire national du FFS, qu'on refuse de dialoguer avec les partis politiques censés incarner l'intérêt national, préférant un mouvement n'ayant même pas dans ces objectifs l'intérêt régional ? Cela ne constitue pas une surprise pour la formation d'Aït Ahmed : «Le pouvoir n'est pas à sa première transgression de la loi.» Par ailleurs, le FFS, qui a toujours appelé à une dissidence pacifique, marquant dès le début de la crise ses distances avec le mouvement des archs «qui sont, de son avis, la fabrication des services de sécurité», assure néanmoins qu'il ne recourra pas à la violence, pour éviter de mettre en danger le calme très fragile régnant dans la région. «La violence ne fait pas partie de nos moeurs», continue-t-il dans sa lancée. Quelles sont les mesures que le parti compte entamer? Actuellement, les états-majors du parti sont dans un état d'alerte maximal pour «suivre l'évolution du dossier». La satisfaction des préalables des archs, spécialement celle relative aux élus locaux risque d'ouvrir un nouveau front de confrontation entre le pouvoir et la classe politique. Jusqu'à hier, aucun contact n'avait été pris avec le FFS, supposé être le premier concerné par cette décision. En dépit de ces développements, le FFS se dit prêt à continuer d'oeuvrer pour la paix sociale. Il compte rendre publique son initiative de sortie de crise au plus tard ce lundi. Cette plate-forme «inspirée de la ligne tracée par le président du parti, M.Aït Ahmed» sera remise «aux décideurs et à la classe politique». Elle comprendra principalement une offre de dialogue «qui réunira toutes les forces politiques du pays».