Le théâtre régional Malek-Bouguermouh a abrité les 6 et 7 mai derniers le premier Colloque international sur l'insurrection de 1871. Organisé par le comité des fêtes de la ville de Bejaïa, le 1er Colloque international autour de l'insurrection de 1871 s'est tenu les 6 et 7 mai derniers au Théâtre régional de Bejaïa. Le théâtre régional Malek- Bouguermouh a abrité les 6 et 7 mai derniers le 1er Colloque international sur l'insurrection de 1871, menée en Kabylie par Cheikh Ahaddad et El Mokrani contre le colonialisme français. Ce 1er Colloque international organisé par le Comité des fêtes de l'APC de Béjaïa et dirigé par Mme Tassadit Yacine, écrivain et chercheur en anthropologie, membre du laboratoire d'anthropologie sociale au Collège de France et directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris a réuni des conférenciers de renommée internationale dont Benjamin Stora, Tassadit Yacine, Georges Morin, Raphaelle Branche, Abdelmadjid Merdaci, Fouad Soufi, Slimane Zeghidour. Plusieurs thématiques ont été abordées par les conférenciers dont «Surmonter la tragédie coloniale et construire un avenir solidaire par l'information et la culture», «Au-delà de 1871: comment devient-on un insurgé», «1871 résistances anti-coloniales», «l'Insurrection de 1871, la morale de l'Histoire» «L'année 1871, de la Commune de Paris au soulèvement en Kabylie» animées respectivement par Georges Morin, Mme Tassadite Yacine, Abdelmadjid Merdaci, Slimane Zeghidour et Benjamin Stora. Une dizaine d'historiens et d'intellectuels des deux rives de la Méditerranée ont débattu pendant deux jours des thèmes axés sur les origines de l'insurrection, son contexte historique et les destructions de villages et d'institutions cultuelles comme les zaouïas, les humiliations, les impositions répressives, la dépossession collective des terres, les déportations de populations vers la Nouvelle Calédonie, la Guyane française et la Corse et autres tragédies dont ont été victimes les peuples indigènes d'Algérie pendant 132 ans de colonialisme... A la fin de journée du premier jour, soit le mardi 6 mai, après les conférences-débats, la comédienne Virginie Aimone du collectif marseillais «Manifeste rien» a donné un spectacle théâtral mis en en scène par Jérémy Beschon, intitulé Les trois exils, un texte écrit par Benjamin Stora qui retrace les conditions humaines et l'humiliation dont ont été vicrtimes les juifs d'Algérie. Un spectacle haut de gamme suivi par un débat en présence de l'historien Benjamin Stora, du metteur en scène et de la comédienne Virginie Aimone. Idem pour la deuxième journée où les conférences-débats ont été suivies par une projection cinématographique du film Kabyles du Pacifique du réalisateur Mehdi Lallaoui. Un film qui reconstitue le périple des déportés de 1871 ayant fait souche dans le Pacifique. Cette histoire croise le destin de trois populations de déportés, les Kabyles, les Communards et les Kanaks. Un débat autour du film a été animé par le réalisateur et modéré par l'écrivaine Wassila Tamzali. Par ailleurs, en parallèle au colloque international du TRN, un autre colloque national s'est tenu dans la commune de Seddouk, animé par un autre groupe de chercheurs pendant deux jours. La journée, soit le mardi 6 mai, a été consacrée au recueillement, par une délégation partie de Béjaïa à Kalâa d'Ath Abbas, sur la tombe de Mohamed El Mokrani, mort le 5 mai 1871 à Souflat, dans la wilaya de Bouira, lors d'une grande bataille livrée à l'ennemi. La deuxième journée était réservée aux conférences-débats animées par plusieurs chercheurs nationaux et dirigées par un spécialiste de la question, en l'occurrence le Pr Djamil Aïssani.