C'est ce soir que le maestro d'Essendoussia présentera sa nouba retravaillée. La salle Ibn Zeydoun sera donc en ce jeudi à 19 heures, au rendez-vous des grands moments musicaux dans le genre andalous. Noureddine Saoudi présentera à cette occasion sa nouvelle expérience musicale, la Nouba D'ziria. Selon les indications données, cette composition est construite sur une structure andalouse mais s'en distingue par son utilisation du monde sahli, ce tab' si cher aux maîtres du chaâbi. Aussi, cette composition en quatre mouvements (M'cedder, B'tayhi, Inciraf et Khlass en plus d'un Inkilab) est une création qui se veut un hymne à la gloire d'Alger l'orientale, l'africaine et la méditerranéenne. M.Saoudi confie, à ce sujet, avoir puisé pour ce qui est de la poésie, dans le corpus existant, les mouwachahets notamment, en procédant à une sélection dans le rythme prosodique. Pour la rythmique, il déclare avoir opté pour des «équilibres calqués sur la tradition andalouse et des mélodies adaptées à sa voix». Ce musicien et chercheur en anthropologie affirme avoir en outre inséré une partie introductive «neklab» par souci «d'agrémenter» le travail de création sans toutefois utiliser le derdj. Une nouvelle orchestration est par ailleurs introduite dans cet univers musical expérimental, faisant de cette expérience inédite, une opportunité à écouter...pour voir. Il dira à ce propos: «Nous avons une musique qui est très belle, qui mérite d'être mise en valeur pour la transmettre à nos enfants. Après mon concert à l'auditorium de la Radio, j'avais vu comment cette nouba a été reçue par les connaisseurs de cette musique, ça m'a fait très plaisir...». Il n'a pas manqué d'ajouter: «C'est une nouba qui me tient à coeur parce qu'elle m'a pris beaucoup de temps pour l'écrire, mais je lui ai consacré toute mon âme». «L'innovation est que, outre les instruments de l'andalous, j'ai rajouté les instruments modernes (basse, synthétiseur, accordéon, guitare classique et d'autres sonorités). J'ai aussi gardé deux parties lentes et ce qui change, c'est le nesraf et le khlass», a-t-il encore expliqué. M.Saoudi est professeur et chef d'orchestre de musique andalouse ayant à son actif plusieurs expériences musicales fécondes telle la rencontre de l'andalou et du fado, rappelle-t-on.