Tableau n L'ensemble national de musique andalouse s'est distingué avec brio par une performance musicale privilégiant des intonations accortes et des sonorités assouplies et davantage attractives. L'ensemble national de musique andalouse, un orchestre qui, placé sous la direction de Rachid Guerbas, réunit les trois écoles régionales, celles d'Alger, de Tlemcen et de Constantine, a conquis, jeudi, l'assistance, nombreuse et à l'ouïe réceptive et avertie. Cette prestation a eu lieu, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth) à l'occasion de la clôture de la 3e édition du festival international de la musique arabo-andalouse et des musiques anciennes qui, rappelons-le, a débuté le 15 décembre. L'ensemble national de musique andalouse s'est distingué avec brio d'une performance musicale privilégiant des intonations accortes et des sonorités assouplies et davantage attractives. Le jeu a été, en effet, souple ; l'orchestre a d'ailleurs démontré au niveau de l'exécution et du choix des mélodies un talent avéré, talent rivalisant de qualité et d'esthétique avec les ensembles ayant participé à ce festival et venus de pays où la tradition et les racines de la musique andalouse sont fortement ancrées, à l'image de la Turquie, de l'Espagne ou du Maroc. Cette souplesse, marquée par une maîtrise parfaite et certaine des instruments, est dû à l'association habile et harmonieuse des trois expériences menées différemment par les trois écoles, mais convergeant toutes vers un même principe, celui de revitaliser la nouba. L'objectif de cette aventure musicale consiste à instaurer des passerelles entre les trois écoles, et cela en vue de redonner à la nouba, en la dépoussiérant, ses lettres de noblesse. Ce travail, à en juger par la façon dont le jeu s'est fait avec plus de finesse, sur « la base de recherches scientifiques basées sur la cohérence des enchaînements rythmiques». Ainsi, l'ensemble national de musique andalouse se soucie davantage de la nécessité d'insuffler à la nouba un entrain nouveau et vitalisant, c'est-à-dire lui conférer de nouvelles couleurs musicales. Cela revient d'emblée à souligner que l'Ensemble ne cherche pas à reproduire jusqu'à la monotonie et la redondance les noubas, mais plutôt à les recréer sans toutefois altérer leur authenticité. Une démarche s'inscrivant dans un esprit de liberté et à la fois de respect de la tradition. Et cela de manière à attirer de plus en plus le public, notamment le public jeune. Car, disons-le, la musique arabo-andalouse est réputée pour être un genre musical élitiste et destiné à un public d'un certain âge. Et l'Ensemble national de musique andalouse s'emploie à arracher cette musique, un patrimoine, voire un héritage commun à tous les algériens, de cette idée négativement répandue. Recréer la nouba, l'arracher à une orchestration devenant au fil du temps monocorde et uniforme, tel est alors l'objectif de l'Ensemble, mais aussi celui du festival qui, d'emblée, cherche à privilégier l'inspiration, l'imagination et, de surcroît, le renouveau. Le festival s'est distingué, cette année, pour sa troisième édition, par une grande créativité qui, elle, s'est illustrée à travers le travail des associations régionales participantes, notamment celle de Constantine ; celle-ci, rappelons-le, a gratifié l'assistance, lors de la soirée d'ouverture, d'une andaloussia Il est à noter que cette 3e édition du festival a été une opportunité pour rendre hommage aux vétérans de la musique andalouse, à savoir Boudali Safir et Hassan Benchoubane.