Adapté du livre de Yasmina Khadra, le film promet suspense et rebondissement. Temps gris et pluie diluvienne. C'est dans cette atmosphère glauque, digne d'un polar qu'a eu lieu lundi dernier, le 1er tour de manivelle du long métrage de Okacha Touita d'après l'oeuvre de Yasmina Khadra, Morituri, et ce, au siège de la production nationale de l'Entv, à l'avenue de l'Indépendance. Un climat maussade et pluie torrentielle, comme pour effacer toute trace d'un passé lourd à porter et nettoyer nos esprits de ces tourments cauchemardesques issus de ces terribles années noires. Mais la mémoire reste intacte et la réalité implacable. C'est donc en présence d'une pléiade de comédiens, cinéastes et personnalités du 7e art, notamment Kaci Tizi-Ouzou, Larbi Zekkal, Amar Laskri, le directeur de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki, et tout le staff technique du film, que le premier clap a été donné. Une scène toute simple: Sid-Ali Kouiret interprétant l'ami et le confident du personnage principal du film, descendant d'une voiture... Après cinq ans de préparation, voilà que le texte «le meilleur que j'ai pu lire jusqu'à présent et dont je suis tombé amoureux», confie le réalisateur, est porté à l'écran. Outre Miloud Khetib qui interprétera le rôle du commissaire de police, Brahim Llob, ce film Morituri verra la participation de Sid-Ahmed Agoumi qui marquera son retour dans le cinéma algérien après plusieurs années d'absence. Coproduit par Claude Kunetz (Wall Woks) du côté français et Bachir Derraïs (cinéma Média Spectacles) et l'Entv du côté algérien, ce film d'un format de 35 mm a bénéficié du concours du ministère de la Culture (FDA Tic) et du soutien du Centre national du cinéma (France). Le scénario, un condensé des trois romans de Khadra: Morituri, Double blanc et l'Automne aux chimères, nous fait savoir le réalisateur, est signé Okacha Touita, Yasmina Khadra, Michel Alexandre et Nadia Char. Le tournage débutera le 7 juin prochain et durera huit semaines. Morituri, pour ceux qui ne le savent pas, c'est l'histoire du commissaire de police Llob dans une Algérie tourmentée par le terrorisme. Son job consiste à traquer les extrémistes au quotidien, notamment. Devenu la cible privilégiée de ces derniers, c'est avec la peur au ventre qu'il intègre chaque matin son bureau au commissariat central d'Alger. Convoqué par son directeur, celui-ci l'oriente vers Ghoul Malek, un ancien potentat du régime qui le charge avec autorité de retrouver sa fille disparue. Ecrivain à ses heures, intègre, l'esprit mordant et le ton persifleur, Llob mène l'enquête avec ses adjoints, les lieutenants Lino et Serdj. Très vite, il s'aperçoit qu'il opère en terrain miné. Son enquête le mène sur la piste d'un groupe terroriste chargé d'éliminer les intellectuels algériens. Après avoir démasqué l'émir, ses investigations le conduisent peu à peu vers des personnages impliqués dans un scandale financier, il découvre avec l'aide de son collègue Dine, ancien commissaire déchu, qu'il est au centre d'une manipulation diabolique... Devenu gênant pour certains, s'apprêtant à publier un livre dénonciateur, Morituri, Llob, est dans l'obligation de prendre sa retraite anticipée, mais pourra-t-il en profiter? C'est ce qui est dit dans le synopsis. La sortie du film en salle est prévue pour mai 2005.