Bachir Derais, un ancien technicien de la défunte ENPA (Entreprise nationale de production audiovisuelle) semble puiser plus que tout le monde dans l'œuvre de Yasmina Khadra, largement explorée, adaptée au théâtre comme au cinéma. Après avoir produit, " Morituri" de Okacha Touita, un policier adapté du roman éponyme de Yasmina Khadra, qui n'a pas eu grand succès, et après avoir signé quelques comédies, politiquement correctes comme, " Gourbi palace " et " 10 millions de centimes", Bachir Derrais se remet sur un autre chantier Khadra, " L'inspecteur Lob." Ce chantier a été déjà lancé mercredi dernier à Bouira, la ville d'où il est originaire, avant le projet titanesque de "Ce que le jour doit à la nuit", une superproduction de 20 millions d'Euros que signera Arcady et à laquelle Derrais prendra part en tant que partenaire. Voilà donc que le premier tour de manivelle de l' "Inspecteur Lob " a été donné tandis que les premières prises de vue extérieures de ce film adapté des série polars de Khadra ont été faites. Le tournage des scènes s'est déroulé à la gare ferroviaire de Bouira, dans l'attente du déplacement de l'équipe du tournage vers le décor épique de la station climatique de Tikjda, dans le haut Djurdjura, où elle compte tourner d'autres scènes pendant une dizaine de jours. Les enquêtes de l'inspecteur Lob comporteront six épisodes de 60 mn avec Abbas Zamani, Lyès Salem (réalisateur de Mascarades) Sid Ali Kouiret, et pour la première fois, Nadia Kaci, une des mascottes de Nadir Mokhnéche, sollicitée d'ailleurs dans quatre des longs métrages qu'il a paraphé. Les œuvres de Yasmina Khadra dont la notoriété nous était parvenue autour des années 2000à partir de l'étranger, précisément de France, n'ont cessé de faire l'objet d'adaptation que ce soit au théâtre, au cinéma ou en littérature. Les éditions Barzakh connues pour être très élitistes, avaient même créé une édition parallèle qui ne s'occuperait que de ce genre là. L'éditeur avait sollicité des journalistes et autre scribes pour lui inventer un récit où se mêlent crime et intrigues. Des livres, en petit format ou de poche comme on dit, étaient nés, puis plus rien. Pas autant de succès que Yasmina Khadra l'hégémonique, la preuve, c'est que ce genre qui semble-t-il n'a pas fait recette, n'est plus soutenu. Yasmina Khadra lui-même s'en est détourné. Son pavé de "Ce que le jour doit à la nuit ", dernier roman salué par la critique française d'abord puis la nôtre ensuite, est un retour vers l'espace temps de la guerre de la révolution, quand Yasmina Khadra était enfant et n'avait pas encore ses galons de militaire. Son polar, "Morituri" adapté au grand écran n'a pas beaucoup convaincu, même pas l'écrivain d'ailleurs qui avait avoué lui-même, qu'il n'était pas évident de rendre un texte de façon authentique sur le grand écran. Notre cinéma qui s'inspirait dans les années 70 du thème de la révolution, puis des thèmes sociaux, puis du terrorisme, puis des harragas, n'a jamais abordé les intrigues policières. Une première donc avec " Morituri", puis récemment avec, Kindy de Ameur Bahloul, (mais qui c'est celui là ?). Omar Bahloul ? Il a fait un peu de télé, petit reporter inconnu, puis vite il ouvre une boite, Maghreb Film, que vous risquez de voir dans les génériques de toutes les productions télévisuelles, à l'époque de Habib Chawki. Ce film qui était à l'affiche de toutes nos salles durant le mois de ramadhan via la boite Isser Arts Prod, a même été au festival du film international d'Alexandrie qui s'est déroulé du 04 au 10 août. Pour sa distribution locale, on a créé sous le haut patronage du ministère de la Culture un slogan spécial pour Kindy, " Le cinéma partout et pour tous ". C'est le même Sid Ahmed Agoumi qu'on a déjà vu dans, " Morituri" qu'on retrouve dans, "Kindy ". Hasard ? Peut être et pourquoi pas ! Signé par Mourad Bouboune, (qui c'est celui là encore ?), ce film raconte selon le synopsis, le patriotisme du commissaire KINDY. Lob ou Kindy, y a de quoi réfléchir ! Par Rebouh H