Le Sud constitue la dimension stratégique de l'Algérie de par les potentialités énormes dont il dispose Principale promesse de campagne du président, il vient d'instruire son gouvernement de procéder à ce nouveau découpage en donnant la priorité aux villes du Sud et des Hauts-Plateaux. Comment rapprocher l'administration du citoyen? Tel est la problématique que se propose de résoudre le nouveau découpage administratif promis par le chef de l'Etat. En gestation depuis plus d'une décennie, le projet verra enfin le jour. C'est désormais officiel, de nouvelles communes, daïras, et wilayas verront bientôt le jour! Principale promesse de campagne du président Bouteflika, il n'a pas tardé à la mettre sur les rails. En effet, dès le premier conseil des ministres du 4e mandat, il a instruit son gouvernement de procéder à ce nouveau découpage. Cela en donnant la priorité aux villes du Sud et des Hauts- Plateaux! La priorité a été accordée à ces régions «où le facteur des distances rend urgent un rapprochement de l'administration territoriale de ses administrés», a souligné le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres. Il s'agit d'un découpage inscrit au programme 2015-2019 sur la base des concertations nationales et locales entreprises depuis quelques années, rappelle-t-on dans la mesure où une réflexion a été engagée de manière concrète dans ce sens après les élections législatives de 2012. En fait, l'annonce de ce découpage a été faite dès la fin de l'année 2006 par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Noureddine Yazid Zerhouni. Depuis, il y a eu un «silence radio» sur une question qui préoccupait experts, administrateurs, comme le simple citoyen. Un découpage administratif, c'est avant tout une meilleure maîtrise de la gestion du territoire qui permet une planification du développement plus en phase avec les moyens existants, en sus de rapprocher le citoyen de l'administration, notamment dans les vastes régions du Sud. Il s'agit aussi, à travers ce nouveau découpage administratif, de lutter contre la bureaucratie et de rapprocher l'administration du citoyen. Abdelmalek Sellal en sa qualité de directeur de campagne du président de la République, avait déclaré à partir de plusieurs wilayas du pays, lors de la campagne électorale pour la présidentielle 2014, que plusieurs daïras dans le Sud et les Hauts-Plateaux sont concernées par ce nouveau découpage. Il avait souligné que le nouveau découpage administratif était devenu une «nécessité» exigée par de nombreux facteurs. En ce sens, il avait promis d'élever, entre autres, El Ménéa (wilaya de Ghardaïa), In Salah (Tamanrasset) et Touggourt (Ouargla) au rang de wilayas lors du nouveau découpage administratif, faisant observer que le Sud constitue la dimension stratégique de l'Algérie de par les potentialités énormes dont il dispose. Il a fait la même promesse pour Frenda (Tiaret) et El Eulma (Sétif) de la région des Hauts-Plateaux. Le découpage administratif a été déjà recommandé lors des assises nationales sur le développement local, organisées en 2011 par le Conseil national économique et social (Cnes). Au terme de plusieurs consultations au niveau régional, il a été recommandé d'aller vers un découpage administratif à même de booster le développement local notamment. La plate-forme de ces recommandations avait été soumise au président de la République et introduite dans le programme national des réformes, initiées par le chef de l'Etat. Ces recommandations étaient le fruit de rencontres locales tenues entre le 5 septembre et le 1er novembre 2011, puis les assises régionales sur le développement local du 13 au 28 novembre 2011, suivies des Assises nationales les 29 et 30 décembre de la même année. Le découpage administratif actuel date de 1984. La loi n° 84-09 du 4 février 1984 relative à l'organisation territoriale du pays modifiée et complétée (JO n° 6 du 7 février 1984) a fixé à 48 le nombre de wilayas ainsi que la liste des communes qui sont rattachées à chacune d'entre elles. Bref, un nouveau découpage, c'est certes bien. Mais sommes-nous prêts pour cette révolution? Avons-nous les moyens matériels, mais surtout humains pour mener à bien ce découpage? A première vue oui, car ce découpage, qui avait été projeté par Bouteflika lors de son premier mandat, a été mûrement mijoté. Depuis une décennie environ, la subdivision territoriale fait l'objet de débat de la politique algérienne comme bien entendu dans sa considération d'une meilleure procédure de gestion du pays. Le président a ainsi reporté à plusieurs reprises ce projet qui, pourtant, lui tenait à coeur afin de lui tisser un terrain favorable. C'est ce qu'il a fait avec la révision des lois des communes et des wilayas. Maintenant, tout est prêt pour laisser place à ces nouvelles communes et wilayas et cela pour permettre aux citoyens d'avoir l'administration plus près de chez eux!