L'essentiel des promesses faites par les députés au peuple algérien n'ont jamais été tenues. L'annonce de l'installation de plusieurs commissions parlementaires, quelques semaines avant la dernière élection présidentielle, avait, à l'époque, suscité quelques espoirs au sein de l'opinion, du fait du climat politique particulier qui régnait en Algérie. Or, à peine l'échéance politique passée et le problème du FLN réglé, les «grandes ambitions démocratiques» des élus de la nation ont été revues à la baisse. En effet, l'essentiel des promesses faites par les députés au peuple algérien n'auront pas été tenues. Cet état de fait n'est pas nouveau dans la pratique parlementaire nationale. Il y a lieu, à ce propos, que l'Assemblée populaire nationale s'investisse dans ce genre de travail au lendemain de l'ouverture démocratique du pays. Depuis, l'opinion a été régulièrement mise au courant de la mise en place, par le parlement, de commissions d'enquête, destinées, en principe, à faire la lumière sur des événements qui ont défrayé la chronique. Certaines ont fait date dans l'histoire récente de l'Algérie. La commission d'enquête sur les 26 milliards de dollars supposés avoir été détournés par de hauts fonctionnaires de la République est manifestement l'une des plus en vue, et née après les graves déclarations de l'ancien Premier ministre sous Chadli, Brahim Brahimi, faisant état d'innombrables opérations de corruption dont se sont rendu coupables des commis de la l'Etat. L'ex-Premier ministre avait évalué le montant global, des transactions douteuses à pas moins de 26 milliards de dollars, l'équivalent justement de la dette extérieure de l'Algérie à l'époque. Le pavé dans la mare jeté par Brahimi avait soulevé tellement de commentaires que le parlement, à majorité FLN, s'est senti obligé de se saisir de l'affaire. L'installation de la commission d'enquête, parce que c'était la première du genre, avait été vue comme une révolution dans les moeurs politiques de l'Algérie. Seulement plusieurs mois après, rien de concret n'a été fait. Bien au contraire, ladite commission a été renvoyée aux calendes grecques au même titre d'ailleurs que la fameuse commission sur les fuites des sujets du baccalauréat, dont les résultats sont toujours attendus, mais en vain. Pourtant, le ministre de l'Education, M. Benbouzid, avait promis d'y faire toute la lumière et que les responsables seraient poursuivis. Néanmoins, la chose en elle-même n'étonne plus personne tant les Algériens sont habitués à la création en fanfare de commissions, dont les résultats ne viendront jamais, et ne font plus confiance aux discours conjoncturels. Et pour cause, il n'y a qu'à se rappeler les précédentes commissions parlementaires installées au lendemain de chaque événement. Dans cette lignée, il est bon de se remémorer la commission d'enquête sur les détournements de devises fortes dans le cadre des autorisations d'importation générale (AIG) dont les conclusions aussi bien que les détournements, sont partis en fumée. En 1997, lors des législatives et à la suite du raz-de-marée effectué par le RND, la classe politique avait crié à une fraude généralisée du fait qu'il était impossible à un parti nouvellement créé de réaliser un tel score. Pour calmer le jeu, il a été institué une commission devant enquêter, sans toutefois apporter la moindre contradiction, à l'accusation prônée par l'opposition politique. Depuis, il y a eu les législatives de 2002. En outre, et au lendemain des événements de Kabylie qui ont endeuillé l'Algérie, une autre commission d'enquête a été installée afin de situer la responsabilité de tout un chacun. Trois années plus tard, la région comptabilise 124 morts sans que le moindre responsable direct soit désigné, à l'exception du gendarme sacrifié comme bouc émissaire.