Le secrétaire général du mouvement En-nahda, Mohamed Dhouibi, a fait part samedi à Alger de la disposition de sa formation politique à participer aux nouvelles consultations sur la révision de la Constitution qui est une revendication de son parti et de l'opposition. "Le mouvement En-nahda est disposé à participer aux nouvelles consultations sur la révision de la Constitution mais un consensus doit être dégagé au préalable sur les mécanismes à adopter pour cette révision et les personnes habilitées à opérer cette révision", a affirmé le responsable à l'ouverture d'une rencontre nationale avec les élus du parti. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a annoncé mercredi lors d'une réunion du Conseil des ministres que les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires à la mi mai des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts" sur la révision de la Constitution, précisant que "par la suite, ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier". M. Dhouibi qui a rappelé que la révision constitutionnelle "consensuelle" était une revendication longtemps soulevée par l'opposition, a rejeté le procédé adopté en la matière. Selon lui, "la commission chargée d'élaborer le projet de révision ne revêt aucun caractère politique". "L'action adoptée sur la base de propositions d'amendements faites par telle commission aux partis politiques qui doivent émettre leurs avis est un moyen détourné qui dénote l'absence d'une véritable volonté politique d'aller vers une constitution consensuelle", a-t-il soutenu soulignant qu'un tel procédé "vise surtout à garantir le maintien au pouvoir". Il a ajouté que sa formation politique refusait d'adhérer à la révision de la Constitution si cette voie qui a déjà montré ses limites était adoptée. Il a fait savoir par contre que le parti était disposé à oeuvrer dans le cadre d'un partenariat politique avec le pouvoir pour ce qui est des réformes, des programmes et de la révision constitutionnelle et qu'il assumera sa part dans la responsabilité collective si ce partenariat politique venait à être concrétisé. "Le mouvement En-nahda refuse l'emploi politique des partis", a-t-il insisté. IL a indiqué par ailleurs que son parti oeuvrait avec des formations politiques et des personnalités pour la préparation de la conférence nationale sur les libertés et la transition démocratique" prévue dans les prochains jours. Concernant le nouveau gouvernement conduit par Abdelmalek Sellal, le responsable politique a considéré que cette équipe n'avait pas de couleur. D'autre part, il a préconisé l'élargissement des prérogatives des élus en vue de réaliser un développement local effectif.