L'ex-coordinateur national du bureau politique a tenu hier une réunion avec ses collaborateurs pour passer à un autre cap dans son action. Le front anti-Saâdani se renforce. Des poids lourds du parti comme Abdelaziz Belkhadem, Abdelkrim Abada et Salah Ghoudjil rejoignent le bataillon de Belayat. Ces derniers sont plus que jamais déterminés à assainir la situation du parti FLN. «Nous sommes tous d'accord sur un point, à savoir mettre fin à la vacance du poste de secrétaire général», a affirmé M.Belayat, hier à L'Expression. L'ex-coordinateur national du bureau politique a tenu hier une réunion avec ses collaborateurs pour passer à un autre cap dans son action. «Nous allons installer un comité pour la sauvegarde des intérêts du parti», nous a confié M.Belayat, quelques minutes avant le début de la réunion. A travers ce comité, le clan de Belayat tente de faire de l'ombre à la direction du FLN. «C'est l'entité politique qui représentera officiellement le parti sur le terrain», a-t-il expliqué en critiquant le retrait de l'action du parti sur la scène politique actuellement. Voulant créer une direction parallèle, l'ancien coordinateur national a fait savoir que ce comité va examiner les différentes questions, entre autres la révision de la Constitution, le découpage administratif et exprimer ses opinions sur ces points. Faisant référence au dernier remaniement ministériel, M.Belayat estime que le FLN a été le grand perdant dans cette affaire en enregistrant aucun acquis. Alors qu'il est parti majoritaire, le FLN ne détient que trois portefeuilles ministériels moins que son rival, le RND. Cet affaissement a sérieusement irrité les militants du parti. C'est pourquoi M.Belayat dit qu'il y a urgence d'intervenir pour sauver les acquis du parti. Ce comité aura pour mission de relancer la demande d'autorisation pour la tenue d'une réunion du comité dont la date et le lieu devraient être fixés à l'issue de la réunion d'hier. L'ancien coordinateur assure qu'il ne lâchera pas prise. Conforté par le soutien des poids lourds et soutenu par la majorité des membres du comité central, M.Belayat va mettre sa machine en marche. Il compte multiplier ses actions sur plusieurs fronts. L'adversaire de Saâdani promet de reprendre, dans le cadre de ce comité, l'affaire en justice concernant la non-légitimité de la réunion du 29 août dernier lors de laquelle a été élu Saâdani à la tête du parti. «Le Conseil d'Etat a tranché en notre faveur», a rappelé M.Belayat en refusant de reconnaître la qualité de secrétaire général. M.Belayat qui est parmi la liste des personnes traduites devant la commission de discipline ne reconnaît pas également cette instance. De son côté, la direction FLN se montre indifférente. «Personne n'a le droit de destituer le secrétaire général», assure un membre du bureau politique. Selon ce responsable, même les 350 membres du comité central n'ont pas le droit de retirer la confiance à Saâdani. Pourquoi? Il explique que le règlement du parti protège le statut de secrétaire général. Pour contrecarrer les attaques de ses adversaires, la direction FLN a sanctionné six personnes dont Abderahmane Belayat, Kassa Aïssi, Brahim Boulahia, Djaffar Boualem, Layachi Dadoua et Malika Foudil. «La commission de discipline est en train de travailler et elle va interpeller ces personnes pour prendre des décisions», nous a confié ce membre du bureau politique. Ce qui est sûr c'est que la crise est loin de connaître son épilogue au sein du parti majoritaire.