La caïpirinha que le secrétaire général de la Fifa souhaite déguster dans un mois, au coup d'envoi du Mondial, aura-t-elle un goût amer? Quatre stades sont toujours en travaux, les Brésiliens désenchantés, transports et sécurité en question. Des piles de maillots vert et jaune de contrefaçon couvrent les étals des marchés de rue à Rio de Janeiro. Radieux, Neymar et ses potes de la "Seleçao" sont omniprésents à l'heure de la pub, vendant voitures et mousses à raser sur fond de samba tonitruante. Mais à part cela, entre retards, grogne et perplexité latentes, la "fête du football" promise en terre sainte du ballon rond tarde à démarrer. "C'est très mou. Je n'ai jamais vu ça en plus de 30 ans au Brésil, observe Pierre Wurtz, Français et carioca d'adoption, en sirotant sa cachaça en terrasse. D'habitude, tous les quatre ans, dès que le carnaval est passé, les gens ne parlent plus que du Mondial. Ils peignent les rues en couleurs. Les bars se tapissent de drapeaux brésiliens. Là, presque rien." Le rêve du Brésil de réformer ou construire 12 stades flambants neufs, ainsi que les infrastructures d'autant de villes, pour démontrer à la face du monde le grand réveil du géant émergent, s'est heurté à une réalité têtue. Et à une déferlante de critiques...