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Pelé et le Brésil tendent les bras aux Verts : «Je demande au peuple brésilien d'accueillir l'Algérie avec un grand cœur»
Publié dans Le Buteur le 20 - 06 - 2013

«Et si ça peut faire plaisir aux Algériens, je souhaiterai une finale Brésil-Algérie»
Pour se rapprocher du roi Pelé, il faut avoir une sacrée dose de chance. Et cette chance nous l'avons eue dans l'une des salles du magnifique stade Morumbi de Sao Paulo. A Sao Paulo, l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire du football, dont on préfère taire le nom, nous a donné rendez-vous pour une interview à paraître bientôt sur Le Buteur. «Je vais animer une conférence de presse commune avec Carlos Alberto et le ministre des Sports, pour promouvoir la Coupe du monde ; juste après, je serai à vous pour un quart d'heure», nous a-t-il assuré au téléphone. Il était 10h30 lorsque nous nous sommes présentés au stade Morumbi pour retirer nos accréditations et attendre que se termine la conférence de presse qui était prévue à 11h. Quand, soudain, un brouhaha inhabituel s'est élevé depuis le couloir suivi de crépitements d'appareils photo ! Que se passe-t-il,
sacrebleu ! Comme tout le monde, nous nous sommes précipités dehors pour voir ce qui se passait et voilà que nous nous trouvons nez à nez avec le meilleur joueur de l'histoire du football. Oui, sa majesté le Roi Pelé en personne était là, accompagné du ministre des Sports brésilien. On avait le droit de poser deux questions, nous a-t-on dit, mais l'offrande était tellement belle qu'on en a posé trois !
«J'espère que l'Algérie sera présente au Brésil»
Lorsque nous avons décliné notre identité, après avoir joué des coudes, le Roi Pelé nous a questionnés sur le parcours de l'Algérie durant les éliminatoires de la Coupe du monde. Une fois au courant de la qualification au dernier tour, et en homme d'expérience, il nous dira : «Attention, vous n'êtes pas encore qualifiés, mais je souhaite sincèrement que votre sélection soit présente à la Coupe du monde, toutes les équipes qui aiment et font le spectacle sont les bienvenues chez nous», a-t-il dit.
«Je demande au peuple brésilien d'accueillir l'Algérie avec un grand cœur»
Pelé, qui a séjourné deux fois en Algérie pour jouer des matches amicaux avec le Brésil et le FC Santos, se rappelle de l'accueil chaleureux que lui avaient réservé les Algériens à l'époque. «C'est pour cette raison que je demande au peuple brésilien d'ouvrir son cœur aux supporters et à la sélection d'Algérie. Je fais cela avec un grand plaisir et si vous voulez que je vous fasse encore plaisir, je souhaiterais une finale Brésil-Algérie.» A la fin de cette phrase prononcée par Pelé en personne, une salve d'applaudissements emplit la salle. Puisse le souhait du roi être exaucé !
«J'aurais aimé que Neymar reste à Santos, comme moi»
Bien sûr, la question qui brûlait les lèvres de tous les journalistes, c'était de savoir si Neymar avait fait le bon choix d'opter pour le FC Barcelone. «J'ai toujours demandé à Neymar de rester encore une année à Santos pour jouer la Coupe du monde, avant de partir à l'étranger, mais je n'ai pas réussi à le convaincre. Comprenez-moi, je suis ancien joueur et supporter de Santos et je voulais naturellement qu'il reste. J'avoue, toutefois, que Barcelone est un très bon choix pour lui, car là-bas, il sera très bien entouré, avec des joueurs d'exception à ses côtés. Je suis donc triste pour le FC Santos, qui a perdu un grand joueur, et content pour Neymar qui a rejoint Barcelone où le niveau du football est très élevé.»
«Vous n'en avez pas marre de me comparer aux numéros 10 Argentins ?»
Quand il était sur le terrain, Pelé était un numéro 10 insaisissable. Avec les journalistes, il l'est encore plus, même si parfois il a du mal à cacher son irritation devant certains confrères zélés, comme ce journaliste d'une télé argentino-brésilienne qui est allé lui remettre un maillot du Barça floqué du numéro 10 et du nom de Messi en lui lançant : «Quand est-ce que vous allez mettre ce maillot ?» Voici la réponse du Roi : «Jamais ! Parce que j'ai arrêté le foot depuis longtemps déjà, mais si tu veux mon avis, ce maillot appartient à un grand joueur. Maintenant, je vais te dire un truc : vous n'en avez pas marre de me comparer aux numéros 10 argentins ? Vous m'avez déjà comparé à Sivori, qui a été un grand joueur de la Juventus, Di Stéfano, l'un des plus grands du Real, après Maradona et maintenant Messi. J'attends toujours le cinquième numéro 10 argentin auquel vous allez me comparer.»
C'est le ministre qui l'a convaincu de venir
La veille de cette rencontre grandiose avec Pelé, il y avait une autre entrevue avec les journalistes et le Roi à Sao Paulo, pour une promotion de la maison Volkswagen, mais toutes nos demandes d'y assister ont été vaines. Il n'était donc pas prévu que Pelé soit présent au stade Morumbi le lendemain. A 73 ans, en effet, Pelé n'a plus envie de trop se déplacer, c'est le ministre des Sports en personne qui l'a appelé pour le convaincre de venir une fois encore faire la promotion de la Coupe du monde avec d'autres champions du monde, en sa qualité d'ambassadeur international du Mondial 2014. Et bien merci M. le ministre pour le coup de main qui permettra à des millions d'Algériens d'apprécier l'échange avec Pelé.
Les Brésiliens ? Des Algériens ou presque
Quand il a lancé un appel aux Brésiliens pour bien accueillir les Algériens en 2014, Pelé savait que ses concitoyens étaient chaleureux et hospitaliers comme nous, il savait aussi qu'ils étaient des fous du football comme nous aussi, mais pour lui, la comparaison en restait là. Pourtant, il ne croyait pas si bien dire, car les trois semaines qu'on a passées au Brésil nous ont appris que les Brésiliens sont des Algériens ou presque. Déjà physiquement, ils nous ressemblent beaucoup, des sosies de Saïd Amara, de Mustapha Ghir hak, de Hillal Soudani ou du simple quidam qu'on trouve dans les rues d'Alger ou d'Oran, il y en a partout au Brésil. Quand tu essaies de doubler un Brésilien en voiture, il fait tout pour ne pas te laisser faire et quand il te laisse passer, il accélère à fond ! Le Brésilien crache par terre aussi et vous n'allez sans doute pas le croire, il y en a même qui urinent dans la rue, une mauvaise habitude qui a pourtant tendance à disparaître de nos villes et quartiers. Autre chose : ils ne décrochent pas le téléphone et n'arrivent que très rarement à l'heure à un rendez-vous. Un Brésilien peut aussi lancer sa canette de coca depuis sa voiture sans que cela choque personne. Enfin, quand ils sont d'accord, ils lancent un «eeh», prononcé exactement comme nous. Mais attention, cela n'a rien à voir avec le dialecte algérien. Ce qui nous a semblé être un «eeh» algérien était en fait le diminutif de «E verdade» qui veut dire : «C'est vrai».
Il ne leur reste que les gobelets-café dans la rue
Toutefois, il leur reste encore quelques trucs bien de chez nous pour devenir totalement Algériens, comme par exemple, le fait de siroter un café dans un gobelet en pleine rue pour ensuite le jeter n'importe où ou la bagarre en pleine circulation. Ici, il faut justement éviter les bagarres car, nous a-t-on dit, il n'est pas rare que cela se termine par une balle dans la tête. Toutes ces ressemblances avec nous sont beaucoup plus valables à Rio ou Bahia, les deux Etats les plus africains du Brésil. A Sao Paulo ou à Porto Alegre, par contre, les gens sont plus européanisés. Mais attention, il y a une explication à tout ça : Sao Paulo et Porto Alegre ont été les destinations préférées des premiers migrants allemands, japonais, italiens et syro-libanais. Vous avez tout compris.
Un pays sécurisé, mais avec la main collée à la poche
Les Brésiliens qu'on a rencontrés, y compris notre photographe Claudio, un Carioca pure souche, ont tout fait pour essayer de nous convaincre que le Brésil est désormais un pays très sûr, grâce notamment à une opération coup-de-poing dans les favelas qui a commencé avec l'avènement du président Lula. Après avoir envahi les favelas, ces constructions anarchiques nichées sur les montages qui cernent souvent les grandes villes brésiliennes, les policiers ont d'abord mis hors d'état de nuire les capos de la drogue, pour ensuite installer des commissariats au cœur même des favelas. Dans certains Etats du Brésil, il y a une branche de la police qui a l'autorisation de tirer à balles réelles sur les malfaiteurs les plus dangereux. En dépit de ces efforts immenses, les vestiges de la violence et du gangstérisme sont toujours là.
Il faut juste savoir où mettre les pieds
Un touriste allemand, par exemple, qui s'est hasardé à l'intérieur d'une favela, a été blessé par balles. Pourquoi ? En voyant un homme armé, il a essayé de le prendre en photo. Irrité, ce dernier a sorti son flingue et lui a tiré dessus. Tous les matins, une chaîne télé rapporte des faits divers pareils. Une fois et en plein sommeil, vers 3h du matin, nous avons entendu des coups de feu. Le lendemain, le quartier de Rio où nous avons passé la nuit grouillait de policiers. Et croyez-nous, ça, ce n'était pas un fait divers vu à la télé. Un autre exemple : pour éviter les agressions, il est interdit de retirer plus de 800 reales (environ 300 euros) d'un distributeur automatique. Bon, cela ne veut pas dire qu'on n'est pas en sécurité au Brésil, mais il faut juste savoir où mettre les pieds.
160 millions d'habitants, 160 millions de sélectionneurs, ce n'est pas qu'une légende
Revenons un peu au foot et parlons de cette légende qui dit que derrière chaque Brésilien, il y a un potentiel sélectionneur national. Dans le milieu du football, on a souvent entendu parler de férocité de la presse brésilienne envers les sélectionneurs, à tel point que Mario Zagallo, le mythique entraîneur du Brésil, a affirmé au lendemain de la Coupe du monde 74 : «Au Brésil, il y a 100 millions d'habitants et 100 millions de sélectionneurs.» Cette légende, les Brésiliens ne l'ont pas volée. Durant notre séjour dans les villes brésiliennes, nous nous sommes rendu compte en effet que le simple quidam de Rio ou de Sao Paolo est capable d'analyser un match presque comme un technicien. C'est que, ici, les médias, notamment la très puissante Globo TV, font un tel tapage autour de la sélection qu'on ne peut ne pas apprendre. Des consultants de prestige y sont invités, les matches sont décortiqués dans les moindres détails. Brésil-France du 9 juin dernier par exemple, on a commencé à en parler dès 8h du matin pour finir à 1h du matin du jour suivant. Un vrai matraquage médiatique, mais n'allez surtout pas croire que les Brésiliens sont saoulés par ces programmes spécial foot. Au contraire !
Ronaldinho, une mise à l'écart que personne n'a avalée
Ces 160 millions sont tous ou presque d'accord sur le fait que la mise à l'écart de Ronaldinho Gaucho par Felipe Scolari est injuste. «Ronnie aurait libéré Neymar ! Seul, Neymar ne peut pas assumer toutes les responsabilités d'un leader», analysait un chauffeur de taxi, amoureux de la sélection de 2002, avec les Ronaldo, Ronaldinho, Rivaldo, Cafu, Roberto Carlos et les autres. «Non, cette équipe ne vaut pas celle de 2002, je ne vois pas de leader, alors qu'en 2002, ils étaient tous des leaders ; vous savez, moi j'ai pleuré de joie lorsque Cafu a soulevé la Coupe au Japon, car on a gagné et on a fait le spectacle.»
Pendant ce temps-là, Ronaldinho enchaîne les matches d'exception
La mise à l'écart de Ronaldinho a été ressentie comme une humiliation par de nombreux Brésiliens. «Il est obligé de suivre les matches de la Seleçao à la télé, parce qu'il doit disputer le championnat avec son club, l'Atlético Mineiro. S'il était en Europe, il serait partie en vacances comme Kaka», nous a dit un confrère qui ne comprend pas comment on peut se passer d'un tel joueur. Ronaldinho, qui retrouve une seconde jeunesse chez lui à Porto Alegre, enchaîne les matches d'exception pour trouver grâce aux yeux de Scolari. Nous avons assisté à un entraînement de Ronnie avec l'Atlético et on peut vous dire qu'il est tout, sauf touché dans son amour-propre. C'est vrai qu'il ne court plus comme à Barcelone, mais à chaque fois qu'il touche le ballon, c'est un régal. Tout cela avec son sourire éternel, comme pour dire à Scolari : «Bon d'accord, tu préfères tester des jeunes pour la Coupe des Confédérations, mais je suis toujours là si tu as besoin de moi en Coupe du monde». Entre autres appels du pied à Scolari : un doublé et une passe décisive de la poitrine. Pour ceux qui connaissent bien Ronaldinho, seul la Coupe du monde l'intéresse, la Coupe des confédérations, il n'en a cure. Il aura moins d'un an pour convaincre Scolari.
Pour les Brésiliens, le favori, c'est l'Espagne
Les 160 millions d'entraîneurs ne sont peut-être pas tous contre la mise à l'écart de Ronaldinho, mais ils sont tous certains que l'équipe actuelle n'a pas les moyens de gagner la Coupe des confédérations, encore moins la Coupe du monde. «La seule grande star qu'on a n'a pas encore atteint sa maturité», nous dit-on, faisant allusion, bien sûr, à Neymar. Les anciens joueurs affirment diplomatiquement qu'à chaque fois que le Brésil n'était pas favori, il a remporté la Coupe du monde, et ça sera encore le cas en 2014, pensent-ils, sans être eux-mêmes convaincus de ce qu'ils disent, avancent les mauvaises langues. La preuve, à son arrivée à Recife, la sélection espagnole a été accueillie par des supporters... brésiliens aux cris de : «Espahna, Espahna !». Un vrai camouflet pour la Seleçao. «Au Brésil, nous aimons le beau jeu, le football joyeux et, aujourd'hui, l'Espagne nous donne du plaisir, elle joue à la brésilienne», a reconnu un supporter avant qu'un autre ne lui rappelle : «N'oublie pas que Guardiola lui-même a reconnu avoir supervisé des centaines de cassettes des matches du Brésil des années 70 et 80 pour s'en inspirer, aujourd'hui, l'Espagne c'est le Barça de Guardiola et le Barça, c'est le Brésil, c'est eux qui nous ont copiés.» Le débat était lancé et il n'allait sans doute pas s'achever de sitôt.
50 ans comme employé au Maracana sans y avoir regardé le moindre match
Avec tout l'amour qu'ils vouent à la balle ronde, les Brésiliens n'ont malheureusement pas tous les moyens d'aller au stade. Quand la Seleçao joue, le prix des tickets est souvent au-dessus de leurs moyens. Un vieil homme, qui a travaillé pendant 50 ans au Maracana, n'a jamais réussi à suivre un match à l'intérieur de l'enceinte mythique de Rio de Janeiro. Il aura peut-être l'occasion de le faire pendant la Coupe des Confédérations, puisque les plus de 60 ans seront autorisés à entrer au stade gratuitement. On ne sait pas si, après toute cette frustration, notre vieil ami employé du Maracana aura envie de s'asseoir sur les tribunes qu'il a nettoyées pendant un demi-siècle. C'est cela le paradoxe brésilien.
Il garde le ticket d'un match joué le 21 mars 1982
Il y a l'employé du Maracana qui aura le droit d'assister gratuitement aux rencontres de la Seleçao, mais il y a un autre supporter atypique. Un autre vieux qui a tenu à revoir le Maracana rénové à l'occasion de la rencontre amicale Brésil-Angleterre (2 à 2)... 31 ans après. Exhibant le ticket du match amical Brésil-Allemagne joué un 21 mars 1982 auquel il avait assisté, ce monsieur, qui s'est teint la moustache en auriverde, nous a raconté son incroyable histoire : «La seule fois où j'ai réussi à entrer dans cette belle enceinte, j'ai assisté à un match spectaculaire, nous avons battu les Allemands 1 à 0 avec un but de Junior. Depuis, je n'ai vu la Seleçao qu'à la télé, mais maintenant que l'entrée est gratuite, je reviens au Maracana 31 ans après.»
De moins en moins de foot à la plage
Au Brésil, on parle souvent de futebole praia, ces matches interminables dans les plages au sable doré de Copacabana, Ipanema ou Flamengo. Mais pour dire vrai, des matches de ce type, on n'en a pas vu beaucoup. Anderson, notre cameraman, tient une réponse plus ou moins convaincante : «Avec la construction des stades de proximité à travers tout le pays, les jeunes se rabattent sur des terrains en gazon.» C'est un peu vrai ce qu'il dit, car sur les plages de Rio, les matches étaient rares. On a surpris la section Beach-football de Botafogo en plein entraînement, un match de jeunes talents, mais il y avait surtout du tennis-ballon ou carrément du volley. Mais, ce que les Brésiliens aiment par-dessus tout, c'est bien s'occuper de leur corps. Chaque jour que Dieu fait, des pans entiers de la population sortent dans la rue pour effectuer leur footing, leur balade en vélo ou leur séance de muscu dans dans des salles payantes ou des salles à ciel ouvert gratuites, éparpillées ça et là dans les grandes villes. Avec onze mois sur douze de soleil, il faut bien exhiber sa musculature dans les plages à la mode de l'interminable côte brésilienne.
«Zidane aurait dû jouer pour l'Algérie»
Et le football algérien dans tout ça ? Les Brésiliens en ont une idée très vague. Les quatre matchs, dont un en Coupe du monde joués entre les deux pays, ne leur disent pas grand-chose. «Nous, on se rappelle des équipes qui réussissent à nous battre, et comme elles se comptent sur les doigts d'une seule main, on n'en connaît pas beaucoup», plaisante-t-on ça et là. Par contre, tous les Brésiliens qu'on a rencontrés savent que Zidane est d'origine algérienne et auraient souhaité qu'il ait opté pour l'Algérie. «Sans lui, on aurait gagné une autre Coupe du monde !» clament-ils. Avec cinq étoiles à leur maillot, les Brésiliens ont encore faim. C'est sans doute cela leur force principale.


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