Cette rencontre est la première du genre depuis la présidentielle du 8 avril dernier. La réponse à l'appel au dialogue ajournée, le conclave extraordinaire de l'inter- wilayas du mouvement citoyen de Kabylie, qui s'est ouvert ce week-end au lycée mixte de Sidi Aich, en présence pour la première fois d'une délégation du mouvement citoyen du Sud, représentant la région d'Ouargla, n'a pas débouché sur une position consensuelle par rapport à l'offre du chef du gouvernement. Cette rencontre, première du genre depuis la présidentielle du 8 avril dernier, a été consacrée principalement au dialogue et aux voies et moyens de matérialiser la solidarité exprimée à l'endroit de la population et délégués de Tkout. L'organisation d'une caravane de solidarité, l'ajournement des débats et la consultation de la base concernant la réponse à donner à l'appel du chef du gouvernement sont les principales décisions auxquelles a abouti cette réunion de l'instance suprême du Mouvement citoyen, déclarée ouverte. Devant l'urgence de la situation, les événements de Tkout ont été le premier point abordé par les conclavistes, qui donnaient l'impression de vouloir faire vite pour mettre un terme à la répression d'une population par les services de sécurité. La volonté était telle que certains intervenants sont allés jusqu'à proposer des sit-in devant les brigades de gendarmerie, considérée comme le corps sécuritaire le plus responsable de la situation. C'était là une proposition de la Cicb, soutenue par une majorité des délégués qui ne se sont aucunement souciés de ses conséquences et ce, malgré les avertissements d'autres délégués, certes moins nombreux, arguant le fait que «le mouvement citoyen n'est pas un élément provocateur d'émeutes». Cette frange de délégués, plus soucieuse des suites d'une telle démarche, avait préconisé, à la place, une marche de protestation dans les chefs-lieu de wilayas. Finalement, la plénière de l'interwilayas, qui a eu à écouter la version des faits présentée par la délégation de Batna, s'est montrée plus pragmatique en optant pour une expression plus pacifique, qui consiste en l'organisation d'une caravane de solidarité dont le départ est fixé pour lundi prochain. Cette caravane sera ponctuée par un sit-in devant le tribunal de la ville en soutien aux délégués qui seront jugés le même jour. Les mêmes blocages, qui ont fait que la séance de concertation de la Cicb dure près de cinq heures, ont réapparu en plénière de l'interwilayas. Ce qui a fait que le 2e point de l'ordre du jour n'a été abordé qu'au début de la matinée d'hier. En effet, la reprise du dialogue, sujet sur lequel les délégués sont attendus, a été longuement débattu faisant dériver vers une volonté de reprise sans pour autant arriver à un consensus, dont la décision doit être soumise, au préalable, à la consultation populaire. Afin de permettre à toutes les coordinations de consulter leur base et de mieux suivre l'évolution de la situation dans les Aurès, le conclave a été déclaré ouvert. La délégation de Béjaïa aura été incontestablement la plus réticente à l'idée de renouer le dialogue, jugeant que le pouvoir n'a pas donné suffisamment d'éléments concernant les points d'achoppement, entendre par là le statut de tamazight. D'autres arguments, à l'image de l'absence d'application des deux protocoles d'accord signés avec le gouvernement et la libération des détenus des Aurès, ont été avancés par les différents intervenants pour s'opposer à toute reprise des contacts avec Ouyahia.