Tous ceux qui ont soutenu Benflis et critiqué Bouteflika devront se retirer en attendant la tenue du congrès. A voir le rythme avec lequel évoluent les choses, tout porte à croire que la crise qui secoue le FLN depuis près de deux années va connaître son épilogue d'ici quelques mois à peine. Des sources proches du mouvement de redressement, jointes hier par téléphone, nous ont confirmé «l'existence de contacts permanents et constructifs avec l'autre aile». Celle-ci, réputée proche de Benflis, est conduite par Abdelkrim Abada, que secondent Hadjerès et Djeghaba. Après avoir tenté de tenir tête à Belkhadem et les siens, notamment en convoquant le comité central issu du 7e congrès pour annoncer le rejet des cinq conditions qui leur ont été imposées, mais aussi annoncer la mise en place de la commission nationale de préparation du congrès, Abada «est revenu à de meilleurs sentiments», comme le soulignent ses adversaires. A l'issue de la discrète rencontre qui a eu lieu hier entre Belkhadem et Abada au siège du FLN, en présence de nombreux responsables de ses deux ailes, il semble que «la sagesse ait fini par prévaloir», pour reprendre les propres expressions de nos sources. Celles-ci précisent, en effet, que «la situation progresse rapidement dans le bon sens, si bien que la commission nationale de préparation du 8e congrès, dit réunificateur, sera très probablement mise en place dès la fin de cette semaine». Mais il apparaît ainsi que même si les anciens pro-Benflis ont été forcés de revoir à la baisse leurs prétentions, le camp des redresseurs n'en a pas moins fait pas mal de concessions. Des fameuses cinq conditions émises dès le lendemain de la présidentielle du 8 avril dernier, il n'en reste plus qu'une. A savoir, l'ensemble des militants et cadres qui se sont rendu «coupables» d'atteintes aux symboles de l'Etat, notamment au président de la République, devront rester en retrait et n'occuperont aucun poste de responsabilité. La commission de préparation du 8e congrès, à laquelle sont conviés l'ensemble des membres du comité central issu du 7e congrès, mais aussi les anciens cadres et élus demeurés fidèles au parti, n'exclut donc pas Abada et les siens «à cette seule condition, préviennent nos sources, qu'aucun d'entre eux n'y occupe un quelconque poste de responsabilité». En attendant, l'unanimité a été acquise quant au fait que c'est Abdelaziz Belkhadem en personne qui va présider cette commission. Il devrait être secondé par Abdelhamid Si Afif qui a joué un rôle prépondérant dans la tenue du fameux congrès d'étapes, mais aussi dans les différentes étapes qu'a vécues ce mouvement depuis sa naissance en avril 2002. En revanche, il n'est plus question, pour le moment, que le FLN revienne à la situation organique qui prévalait avant septembre 2001, date de l'arrivée de Benflis à sa tête, ni que ce parti fasse sien, les yeux fermés, le programme du président puisque les deux parties se seraient entendues sur le fait que seules les assises sont souveraines pour décider aussi bien de la ligne politique à suivre, mais aussi de la composition humaine de sa direction, tant nationale que locale. Abada, en guise de concession suprême, dont les prémices s'étaient laissées deviner jeudi passé, semble avoir «tacitement accepté» que le FLN, dont l'actuelle direction n'est autre que celle que dirige Belkhadem, fasse partie de la fameuse coalition présidentielle alors que ce genre de décisions sont elles aussi du ressort exclusif du congrès, ou à tout le moins, du comité central, instance suprême entre deux assises. Or, ce comité, que son quorum ait ou non été atteint, avait clairement dénoncé cette initiative à la suite de la rencontre qui avait eu lieu il y a de cela deux semaines au siège du FLN sous la conduite d'Abdelkrim Abada.