Le changement à la tête du ministère du Commerce laisse les citoyens rêver de vivre enfin un Ramadhan tranquille. Rose ou noir? De quelle couleur sera fait le Ramadhan 2014. Echaudés par les années passées, les citoyens se posent avec inquiétude la question. Certains annoncent déjà une flambée des prix sans précédent! Déjà que les bourses des citoyens sont presque à sec avec les dépenses quotidiennes, ainsi que celle pour les logements Aadl, avec un Ramadhan «chaud» la note risque de se corser! Alors, ils se tournent vers le nouveau ministre du Commerce, Amara Benyounès, pour effacer le traumatisme de son prédécesseur et qu'ils puissent enfin pouvoir jeûner tranquillement! Ainsi, il devra stabiliser les prix durant cette période où chaque année, ils connaissent une véritable flambée. Fruits, légumes et viandes sont à des prix dépassant tout entendement. La spéculation fait monter ces prix au même rythme que la canicule. Les citoyens sont saignés à blanc par les commerçants qui dictent leur loi. D'ailleurs, selon certaines sources, les services du ministère du Commerce s'attendent, encore cette année, à une augmentation record qui pourrait dépasser les 75% sur les produits frais. Le nouveau ministre du Commerce devra ainsi trouver la parade pour éviter la spéculation qui tourne autour de l'assiette des citoyens durant le Ramadhan. Le défi est donc de taille pour un Benyounès qui tentera de réussir ce que son prédécesseur a «admirablement» bien raté... C'est ainsi que l'on apprend qu'il a mobilisé ses troupes! En collaboration avec le ministère de l'Agriculture, ils comptent «inonder» le marché durant les deux semaines qui précédent le mois sacré. Pour cela, ils compteront, pas seulement sur la production nationale, mais importeront de grandes quantités de ces produits! Ce qui aura pour but de couvrir le déficit du marché pour ce genre de produits durant le Ramadhan qui est estimé par les experts à 40% pour les viandes et à 30% pour les produits frais. Cela aura aussi comme objectif de couvrir les pénuries «chroniques» du Ramadhan. Et ça s'annonce déjà mal avec la crise du lait qui secoue de façon spasmodique le pays depuis le début de l'année. Mais l'importation est-elle la solution miracle à la flambée des prix et aux pénuries? Pas si sûr que ça, car il faut bien le reconnaître, la surconsommation des citoyens durant cette période joue un rôle important dans la flambée des prix. Le jeûne fait que les consommateurs ont les yeux plus «gros» que le ventre. Ils font donc dans la surconsommation et achètent tout, ce qui a comme résultat logique le gaspillage! Les poubelles sont en effet gavées de... nourriture. Vous avez dû le remarquer, les ordures ménagères deviennent pendant le Ramadhan, des couffins à provisions! Aucun aliment n'échappe à la poubelle. Ce gaspillage se répercute de ce fait, automatiquement, sur les prix en provoquant des pénuries. La culture de la consommation en Algérie est bien souvent celle de la pénurie. Inculquer une certaine culture de la consommation sera donc l'autre défi «ramadhanesque» de Benyounès. Autres «coutumes» ramadhanesques qui sont incrustées dans la société et qu'il devra éradiquer: le commerce informel. Pendant le Ramadhan, à chaque coin de rue, on trouve des marchands ambulants qui vendent divers produits très sensibles, touchant directement à notre santé, à savoir les produits alimentaires périssables. Bourek, poisson cuit, chorba, pain de toute sorte...et surtout «cherbet» préparée dans des baignoires ou des bidons à l'hygiène douteuse, kalbelouz et zlabia avec un supplément de «mouches ou d'abeilles»... Tout est étalé à même le trottoir. Et quand ils ne sont pas vendus sur les étals clandestins qui squattent les artères de nos villes, ce sont les épiciers, les fast-foods, marchands de légumes... qui se mettent de la partie. Ils se transforment, le temps d'un Ramadhan, en confiseurs. Le plus grave, c'est que des gérants de taxiphone, des vulcanisateurs, des cordonniers... enfin, tous ceux qui disposent d'un local, prennent le train en marche. En soirée, les trottoirs sont écumés par des chouwaï (rôtisseurs) qui proposent des brochettes de viande sans la moindre traçabilité. Le tout est préparé et vendu sur la chaussée sans le moindre respect des règles élémentaires d'hygiène. Le nouveau locataire des tours jumelles des Bananiers doit donc effacer ces terribles images de notre Ramadhan. Amara Benyounès a hérité d'un cadeau empoisonné avec l'héritage laissé par Benbada dont les promesses s'évaporent au rythme du jeûne et ce malgré des factures énormes dépensées pour régler le problème.