Le vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'ANP a reçu Le Drian Côté français, on assure que cette visite revêt «une très grande importance» et constitue «l'occasion d'un dialogue politique à haut niveau». Le vice-ministre de la Défense nationale, a accueilli, hier, le ministre français de la Défense, qui foule pour la première fois le sol algérien depuis son entrée au gouvernement, à l'aéroport Houari-Boumediene. «Cette visite constitue un moment fort dans les consultations et la coopération militaires entre les deux pays et permettra de leur donner de nouvelles impulsions» a déclaré le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) qui a ensuite reçu au siège du ministère de la Défense nationale son homologue français, qui doit séjourner en Algérie jusqu'à aujourd'hui. Les entretiens se sont déroulés en présence des délégations des deux parties composées de hauts cadres. Les discussions leur ont donné l'opportunité pour «examiner les relations de coopération militaire bilatérale et explorer les voies et moyens susceptibles de la consolider et la diversifier en ce qui sert au mieux les intérêts réciproques», indique un communiqué du ministère de la Défense nationale. Comme il a été également question d'un «échange d'approches et de points de vue au sujet des préoccupations sécuritaires qui caractérisent la scène internationale, plus particulièrement dans la sous-région du Sahel, en vue d'éclaircir et rapprocher les visions en perspective d'une meilleure coordination des efforts pour asseoir des solutions fiables et durables au contexte sécuritaire prévalant dans cette sous-région», a ajouté la même source. Côté français, on assure que la visite de Jean-Yves Le Drian endosse «une très grande importance» et constitue «l'occasion d'un dialogue politique à haut niveau» où seront notamment évoqués «les dispositifs de lutte contre le terrorisme au Sahel» et «la situation au Mali». Les bandes terroristes qui activent dans cette région représentent un danger autant pour la France qui est intervenue militairement au Mali (opération Serval) pour lui éviter la déflagration que pour l'Algérie qui a été la cible de groupes islamistes dont les opérations ont été planifiées à partir de ce territoire qui constitue une de leurs bases arrière. «L'Afrique, la France et l'Europe ont des destins liés en matière de sécurité parce que le terrorisme est une menace globale», avait indiqué, le 11 mai à Dakar, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian lors d'un long périple qui l'a conduit en Afrique de l'Ouest puis en Mauritanie dans le cadre du redéploiement du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne. La France qui n'a maintenu que 1000 hommes à Gao dans le Nord du Mali doit vraisemblablement revoir sa copie après les affrontements meurtriers (36 morts dont huit soldats) qui ont opposé samedi des rebelles touareg à l'armée malienne alors que l'Algérie a rapatrié son personnel diplomatique de la Libye qui sombre dans l'anarchie. Les combats meurtriers que vient de connaître la ville de Benghazi indiquent que la Libye s'enfonce incontestablement dans une guerre civile dont les répercussions peuvent s'avérer désastreuses pour les pays du Maghreb et leurs voisins d'Afrique de l'Ouest. Les bastions jihadistes de la région du Sahel se sont en effet renforcés depuis qu'ils ont fait du territoire libyen leur base arrière. Ils se sont surarmés en puisant dans les arsenaux de Mouamar El Gueddafi, l'ex-guide de la Jamahiriya tué à Syrte le 20 octobre 2011. Une force de frappe qu'il faut neutraliser sans louvoyer. Un objectif que Paris et Alger ont en commun.