Plusieurs responsables ont confirmé la mort de Shadi el-Menei, considéré comme le chef d'Ansar Beit al-Maqdess, un groupe disant s'inspirer d'Al Qaîda qui a revendiqué des attaques contre les forces de sécurité. Le leader du groupe armé le plus meurtrier de l'Egypte a été tué hier à l'aube, au dernier jour d'une campagne présidentielle pour laquelle le favori et ex-chef de l'armée Abdel Fatah al-Sissi a fait de la «lutte contre les terroristes» sa priorité. Plusieurs responsables ont confirmé la mort de Shadi el-Menei, considéré comme le chef d'Ansar Beit al-Maqdess, un groupe disant s'inspirer d'Al Qaîda qui a revendiqué des attaques contre les forces de sécurité depuis l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi en juillet. Selon certaines sources, Menei a été tué avec trois autres dirigeants du groupe par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur leur voiture dans le centre du Sinaï, alors qu'ils s'apprêtaient à lancer une attaque contre un gazoduc. D'autres responsables de la sécurité ont cependant affirmé que le responsable jihadiste ainsi que cinq autres membres de son organisation avaient été tués par des agresseurs non identifiés. Il n'a pas été possible d'obtenir une confirmation de sources indépendantes. Dans un incident séparé, un officier a été abattu et deux autres policiers blessés dans une attaque près de Rafah, dans le nord du Sinaï, selon des responsables de la sécurité. Menei appartenait à la tribu locale des Sawarka et selon des experts, Ansar Beit al-Maqdess, dont on ignore les sources de financement et la structure de commandement, est le seul groupe armé à même de déstabiliser l'Egypte à un moment où le pays est profondément divisé. Les attaques se sont multipliées pour venger la répression contre les partisans de M.Morsi, qui a déjà fait plus de 1400 morts, entraîné l'incarcération d'au moins 15.000 personnes ainsi que des centaines de condamnations à mort ou à de lourdes peines de prison. «Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n'aurons pas vengé le sang et les corps des musulmans» affirmait Ansar Beit al-Maqdess dans un communiqué publié le 4 mai. Le groupe a aussi revendiqué une tentative d'assassinat manquée en septembre contre le ministre de l'Intérieur de l'époque. Déclaré «organisation terroriste» par l'Egypte, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, il aurait été fondé principalement par des Egyptiens en 2011, après la révolte ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir. Avant que M. Morsi ne soit destitué, il visait principalement Israël en s'en prenant aux gazoducs approvisionnant l'Etat hébreu. En janvier, il avait lancé un roquette sur Eilat, station balnéaire israélienne sur la mer Rouge. Les autorités accusent les Frères musulmans d'être derrière les attaques d'Ansar Beit al-Maqdess, ce que l'influent mouvement de l'islam politique a toujours nié. Ces derniers mois, l'organisation, jusqu'alors essentiellement actif au Sinaï, a étendu ses soutiens et son champ d'action au delta du Nil et à certaines zones du Caire, selon les experts. Un des fondateurs du groupe, Tawfiq Mohamed Fareej, est mort en mars dans un accident de la route qui avait fait exploser une bombe qu'il transportait. Le gouvernement dirigé de facto par l'armée assure que plus de 500 personnes -essentiellement des policiers et des soldats - ont été tuées dans des attentats depuis la destitution de M.Morsi.