Les belligérants en Syrie continuent de restreindre «d'une manière arbitraire» la livraison de l'aide humanitaire et «la situation sur le terrain a empiré», indique le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un rapport transmis jeudi dernier au Conseil de sécurité. Dans ce troisième rapport sur le sujet, qui couvre la période du 22 avril au 19 mai, M.Ban déplore notamment que Damas refuse toujours de laisser les convois humanitaires passer par les frontières de la Syrie avec la Turquie, l'Irak ou la Jordanie, comme le lui demandait la résolution 2139 du Conseil adopté en février. Ces passages transfrontaliers permettraient d'atteindre des milliers de Syriens dans des régions tenues par l'opposition armée, alors que pour le moment ce sont les régions sous contrôle gouvernemental qui reçoivent l'essentiel de l'aide. M.Ban déplore aussi que 241.000 personnes restent assiégées dans des zones tenues par le régime (pour 196.000 d'entre elles) ou par les groupes armés d'opposition (45.000), et que pour 3,5 millions de Syriens au total, «l'accès à l'aide humanitaire reste imprévisible et terriblement insuffisante». «En dépit de l'adoption de la résolution 2139, la situation sur le terrain a empiré» affirme M.Ban. «Les parties au conflit, en particulier le gouvernement syrien, continuent de refuser l'accès à l'aide humanitaire d'une manière arbitraire et injustifiable». Le secrétaire général rappelle «qu'affamer la population comme tactique de guerre est une violation flagrante des lois humanitaires internationales». Il demande au Conseil «d'envisager d'urgence quelles mesures il prendra pour faire respecter ses exigences» dont la levée des sièges des villes et l'ouverture de points de passage transfrontaliers. Le Conseil doit débattre du rapport le 29 mai.