L'ex-gloire du Chabab compte se présenter à l'élection de la présidence du club. Mokhtar Kalem revient sur le devant de la scène sportive, celui qui fût le grand avant-centre de l'équipe nationale et du CRB dans les années 60 et 70 est pressenti pour succéder à Mohamed Lefkir à la présidence du Chabab de Belouizdad. Nous l'avons rencontré. L'Expression: Comment en êtes-vous venu à envisager la succession de Mohamed Lefkir? Mokhtar Kalem: Je voudrais tout d'abord vous dire que depuis quelques saisons, je m'étais mis en retrait du CRB et beaucoup plus pour cette raison. D'ailleurs, durant toute la saison, assister qu'à un seul match au stade du 20-Août, celui que le Chabab avait remporté sur l'USM Annaba à l'aller, face à la dérive que connaissait le club en cette fin de saison. Des supporters sont venus me voir et m'ont demandé de m'impliquer pour le sauver. Par la suite, c'est toute une délégation d'anciens dirigeants dont les membres fondateurs du club, encore en vie, qui ont pris contact avec moi pour me proposer de prendre la direction du club. J'ai demandé à réfléchir et à voir les autorités de la ville de Belouizdad, dont le maire. C'est après cette démarche et ayant eu l'appui de l'APC que j'ai décidé de m'engager dans l'élection à la présidence du club. Pourquoi avoir accepté? Je suis tout de même un enfant de ce club. J'y ai fait toutes mes classes de footballeur et c'est là que j'ai connu mes plus belles heures de gloire. Face à la situation catastrophique que traverse le Chabab, je n'ai pas le droit de rester les bras croisés. Il y a, que pour parvenir à la présidence du club, vous êtes obligé de faire partie de l'AG et là, nous ne sommes pas certains que vous en faites partie! Je vois ce que vous voulez dire, que Lefkir a cadenassé l'AG et m'empêchera d'en faire partie. Ce monsieur oublie que s'il est passé président du club, c'est grâce à une composante de cette AG, qui lui a fait confiance. Il doit donc repasser par cette même composante pour voir si elle pourrait lui renouveler cette confiance. Nous sommes dans un Etat de droit. Il pense monter sa propre AG avec des gens qui lui sont acquis avec cette histoire de cotisation. Il se trompe. Il se trompe lourdement. L'ère de l'autoritarisme est révolu. Ce n'est pas parce que quelqu'un est assis sur un fauteuil qu'il se croit indéboulonnable. Non, ce monsieur doit rendre des comptes à l'AG qui l'a élu et c'est à elle qu'il appartient selon la loi en vigueur, de dire si oui ou non, il doit rester ou partir. A votre avis, il doit partir? Ecoutez, avec du bon sens, il ne devrait même pas continuer. Le mieux qu'il ait à faire, c'est de démissionner car il a failli mener le club à la catastrophe puisqu'il a frôlé la relégation. Rien que par ce bilan, il devrait avoir le courage de partir. Mais il n'y a pas que cela. Vous avez vu de quelle manière il a géré le club qui a pratiquement activé toute la saison sans entraîneur. Le CRB était un club à la dérive, alors qu'il y a à peine trois ans, il était champion d'Algérie. Il a eu un club en or, il l'a transformé en vil plomb. Savez-vous que vers la fin de la saison, les joueurs ne se restauraient plus après les entraînements, que les sections de jeunes étaient à l'abandon et que pour que le club se déplace à Bordj Bou-Arréridj, il a fallu la rescousse de l'APC qui lui a prêté un bus. Je peux aussi, vous parler des sections de boxe, d'athlétisme et de notation qui ont formé des champions d'Algérie et qu'il a dissoutes. L'Etat lui verse de l'argent pour gérer plusieurs disciplines sportives et lui, met tout cet argent dans la seule équipe seniors de football pour le résultat pitoyable que tout le monde connaît. Et avec ça, il a l'audace de dire qu'il veut continuer à la tête du CRB. Pourtant il pense être dans son bon droit et avoir l'appui de la DJS. Les gens de la DJS sont des êtres sensés. Ils savent ce qui est le droit et la réglementation. Celle-ci dit que si les 2/3 des membres demandent une AG extraordinaire, le président n'aura qu'à s'y plier. Et ces fameux 2/3, vous les avez? Mais bien sûr que nous les aurons et plus vite que vous ne le pensez. Ce qu'il veut lui, c'est de convoquer une AG ordinaire le 20 juin. Cette date est trop loin. Visiblement, il cherche à gagner du temps et à faire baisser la tension dans le milieu de Belouizdad. Dès que les 2/3 des signatures des membres seront déposées à la DJS, il sera obligé de convoquer cette AG, bien plus tôt. Selon lui, il serait prêt à amener 15 milliards de centimes au club, alors que vous, vous en seriez incapable. C'est facile à dire. Moi aussi je pourrais vous dire que je vais ramener 20 milliards et vous me croiriez. S'il dit qu'il va mettre 15 milliards dans le CRB, qu'il les montre et les montre maintenant. Les fausses promesses on connaît. Maintenant, s'il pense qu'il est le seul à ramener de l'argent au Chabab, il se trompe. Le CRB est un des grands noms du football algérien capable d'attirer les sponsors. Belouizdad est un grand quartier qui a des hommes également capables de relever le défi et de redorer le blason de ce club. Enfin, je vous fais savoir que nous disposons de l'appui de l'APC qui dit vouloir mettre entre nos mains les moyens de notre politique. Apparemment, les joueurs seraient du côté de Lefkir. C'est là, un handicap pour vous? Je sais quelle est sa tactique. Elle consiste à prendre les joueurs en otages. De leur dire: «Vous savez, si je pars vous n'aurez jamais votre argent». C'est du chantage qu'il leur fait. Mais je m'adresse en toute honnêteté aux joueurs. S'ils veulent rester avec lui, qu'ils le fassent et qu'ils s'en aillent. Je ne tolérerais aucune forme de chantage de la part des joueurs. Mais par contre, si je venais à passer, qu'ils sachent que je ne suis pas homme à me dérober devant mes responsabilités. J'ai été joueur, contrairement à leur président actuel et je sais ce qu'endure un athlète sur un terrain. Je suis bien placé pour savoir qu'il mérite d'être payé en conséquence et non uniquement en paroles. Ils peuvent me faire confiance.