Il arrive dans un club où tout est à faire. Mokhtar Kalem, 62 ans, est depuis mercredi soir le nouveau président du CR Belouizdad. Sa désignation a eu lieu à l'issue d'une assemblée générale élective du club tenue à l'hôtel des Sables d'or de Zéralda. Sur les 90 membres que compte cette assemblée, 63 étaient présents lui offrant l'occasion de siéger valablement puisque le quorum (60 personnes) était dépassé. Sur ces 63 personnes, il y en a eu 59 qui se sont exprimées selon le décompte suivant: 45 voix pour Kalem, 14 pour son concurrent Badreddine Belkacemi. Une élection incontestable pour celui qui fut pendant longtemps un proche du club après y avoir joué. Cette élection a mis fin à plusieurs mois d'illégalité à la tête du Chabab qui était, jusqu'ici, dirigé par un directoire qui ne reconnaît aucun texte réglementaire de la République. Il était temps pourrions-nous dire, et la DJS d'Alger a bien fait de revenir à tout ce que la réglementation prévoit. Il faut dire que les gens qui étaient en place donnaient l'impression de vouloir durer. Cette assemblée générale élective devait avoir lieu l'année dernière déjà avec le même candidat qui a été élu mercredi dernier. Il faut croire que Mokhtar Kalem dérangeait. C'est pourquoi on avait empêché la tenue de l'assemblée générale en question pour faire durer le provisoire. Pour le résultat que l'on connaît d'un Chabab médiocre dans ses prestations sportives et ondoyant en matière de gestion. Pas de quoi lui donner la stature d'un grand club qu'il aurait méritée. C'est dire que Mokhtar Kamel atterrit dans un club où tout reste à faire. La priorité pour lui consistera à ramener la confiance au sein d'un effectif de joueurs qui s'est effrité à force de ne plus croire aux promesses qu'on lui faisait. Le championnat s'est à peine terminé que le Chabab a vu déguerpir de nombreux cadres de son équipe type. Normalement, lorsqu'un président arrive aux affaires, il demande du temps pour tout rebâtir. Il n'est pas sûr que Kalem puisse bénéficier d'un tel privilège. Il sait qu'on va lui exiger des résultats immédiats. Lors de son «discours d'investiture», il a fait mention de l'équipe junior, et de l'équipe cadette du Chabab, sacrées championnes d'Algérie, mais il faut bien deux à trois ans pour pouvoir compter efficacement sur cette pâte. Il va, donc, lui falloir recruter et cela demande des moyens, donc des sous. Kalem ne se serait pas engagé dans une telle entreprise s'il ne se savait pas épaulé. S'il a remporté aussi largement cette élection, c'est que ceux qui lui ont accordé leur confiance sont certains qu'il se débrouillera sur le plan financier. Et puis Kalem a été joueur. Il comprend les athlètes et sait leur parler. Rappelons qu'avant lui, Selmi agissait de la sorte avec la grande réussite que l'on sait (2 titres de champion d'Algérie. Même si Lefkir cherche à s'approprier la paternité du second, c'est tout de même Selmi qui avait formé cette équipe). Voilà donc Kalem président du CRB, lui qui est considéré comme le meilleur avant-centre que le football algérien ait eu. C'est un enfant de la discipline qui arrive à la gestion. D'autres comme lui ont réussi (Hannachi, Allik, Serrar). Ce sera le challenge qu'il lui faudra réussir.