Pour éviter le scandale de la fraude massive qui avait touché l'épreuve reine, l'année dernière, un plan de lutte contre la fraude a été présenté aux enseignants sous forme de guide. Comment sécuriser le bac et éviter les fraudes de l'année dernière? A une semaine du début de l'épreuve reine qui concerne 657.026 candidats, on revient sur le plan «anti-fraude» du ministère de l'Education nationale. L'année dernière, plusieurs incidents avaient entaché l'examen avec notamment la fraude massive, et les «mutineries» faites par les élèves contre leurs surveillants. Le ministre de l'époque avait pris de fortes sanctions contre les fraudeurs estimés à plus de 3000, mais ils ont vite été graciés...Depuis, un plan de lutte contre la fraude a été présenté aux enseignants sous forme de guide. Les cas de fraude les plus courants sont particulièrement visés, notamment la substitution de personne et l'utilisation du téléphone portable. Par conséquent, les surveillants vérifient l'identité des candidats présents qu'ils font émarger et mentionnent au procès-verbal les absents. Le candidat au baccalauréat est de ce fait contraint de présenter une pièce d'identité, passeport ou permis de conduire pour pouvoir passer l'examen. Dans le cas où l'élève omettrait de se présenter avec une pièce justifiant son identité, il passera l'examen en attendant le second jour, où il doit obligatoirement se présenter avec ses papiers. Tous les examens seront annulés pour les candidats qui ne justifient pas leur identité. L'absence à un seul examen, exclut définitivement le candidat du baccalauréat. Les retards au-delà de 30 minutes ne sont pas autorisés. Celui qui arrive en retard de 30 minutes ne verra pas la durée de son examen prolongée. Chaque candidat n'a le droit de quitter la salle d'examen qu'après le délai autorisé et ce dernier est appelé à remettre sa feuille d'examen même blanche au surveillant qui la récupère du siège du candidat en faisant attention aux informations inscrites sur la feuille et celles mentionnées sur la table du candidat. Par ailleurs, les téléphones portables, «smartphones», tablettes tactiles et, de manière générale, tout appareil doté d'une mémoire électronique permettant la consultation de fichiers doivent être impérativement éteints et rangés dans le sac du candidat ou remis aux surveillants de salle. Concernant les effets personnels des élèves, seuls ceux nécessaires aux candidats pour passer l'épreuve sont autorisés sur la table, le reste doit être mis sur la table des surveillants. Concernant la copie de l'examen, l'élève doit la remettre si elle est vide. Mais la grande nouveauté de cette année, est la permission de sortie aux sanitaires qui doit être signée par trois enseignants. L'Office national des examens et des concours (Onec) a mis en place une nouvelle feuille représentant une autorisation de sortie de l'élève aux toilettes et qui sera envoyée avec les feuilles de l'examen au centre de correction. Cette feuille sera signée par trois surveillants dont le premier accompagne l'élève aux sanitaires, le second le fouille et le troisième procède à la fouille des toilettes. «C'est une bonne décision qui évitera les allées est venues des élèves aux toilettes qui sont devenues le grand théâtre de la fraude avec des candidats qui s'échangent les réponses ou qui y cachent des corrigés...», souligne le porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba. Les candidates voilées seront aussi soumises à une fouille minutieuse pour déceler la présence de kits mains libres, dont certaines le dissimulent sous le foulard pour communiquer avec l'extérieur. Il est aussi à signaler que les candidats dispensés d'une matière seront quand même obligés d'assister à l'examen et de remettre une feuille blanche. Autre nouvelle mesure, aucun candidat n'a le droit de poser une quelconque question aux surveillants. Toute approche sera considérée comme une tentative de fraude. En cas de fraude confirmée par les surveillants, l'élève sera directement exclu de l'examen. «Cela empêchera de déconcentrer les candidats avec les questions incessantes de certains qui essayent de déstabiliser leurs camarades», commente M. Boudiba. «Les élèves doivent comprendre que ces mesures sont faites pour leur bien. Ils ont pour but de créer un climat d'examen plus serein, et en même temps de redonner de la crédibilité au bac», conclut-il.