Le rassemblement du 15 juin prochain est une sorte de message à la nouvelle ministre Le président du syndicat estime que «la ministre doit exécuter les promesses de son prédécesseur et ne pas attendre la rentrée scolaire». Alors que l'on est à quelques jours des examens de fin d'année, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), use d'un ton menaçant. Le président du syndicat, Sadek Dziri, a choisi la période des examens pour mettre en garde la nouvelle ministre, Nouria Benghebrit, sur les différents points négociés avec l'ex-responsable du secteur Abdelatif Baba Ahmed. «Il est hors de question de renégocier les revendications qu'on a abordées le 17 février dernier avec l'ancien ministre du secteur», a déclaré, hier, M.Dziri lors d'une conférence de presse animée à son siège à Alger. Il a estimé que la nouvelle ministre doit exécuter les promesses de son prédécesseur et ne pas attendre la rentrée scolaire pour le faire. Pour M.Dziri, le rassemblement du 15 juin prochain est une sorte de message à la nouvelle ministre pour se dépêcher à régler leur revendication socioprofessionnelle pour éviter le scénario de la grève de cette année. Lors de la première conférence de la nouvelle ministre, Nouria Benghebrit a demandé aux syndicats «de ne pas rajouter de l'huile sur le feu et donner à la nouvelle équipe le temps qu'il faut pour résoudre les problèmes du secteur avec la participation des partenaires sociaux». Ceci dit, le responsable de l'Unpef ne veut pas attendre les assises qu'organisera la tutelle le mois de juillet prochain pour exposer leurs problèmes. «Le rassemblement qui se tiendra après les examens de fin d'année vise uniquement à rappeler la ministre à tenir les promesses de son prédécesseur». Quant aux assises prévues le mois de juillet prochain, l'interlocuteur a indiqué que celles-ci «concernent un autre volet qui porte sur la réforme du secteur de l'éducation lancée déjà depuis 2004». Dans ce contexte, il a critiqué la réforme de 2004 qui, selon lui, devait toucher en premier lieu les classes moyennes pour ensuite monter les échelons. «Les réformes ont touché les trois paliers et les enseignants n'ont pas été encadrés suffisamment pour faire face à la situation chose qui a mené à l'accumulation, des problèmes jusqu'au débordement», a-t-il regretté. «Si la nouvelle ministre prend en considération la situation des enseignants, elle n'aura pas à être affrontée à une grève dès la rentrée scolaire prochaine», a-t-il mis en garde. Concernant les revendications de février dernier, M.Dziri a déploré le fait que les dossiers transmis en urgence au Premier ministère «demeurent sans réponse». «Normalement, quand il s'agit d'une situation urgente, ça sous-entend une prise en charge urgente, mais malheureusement, bientôt cela fera trois mois sans que le gouvernement ne règle la situation», a-t-il précisé. Evoquant le problème de fuite des sujets d'examen, le conférencier a tenu à rassurer les candidats du Bac et BEM sur le non-fondement de cette rumeur. «Il ne faut pas obéir aux rumeurs malveillantes disant qu'il y a des fuites de sujets. Ce ne sont que les internautes qui essaient de perturber les élèves via Facebook en publiant ce genre d'informations erronées pour déstabiliser les lycéens», a-t-il affirmé. Dans ce contexte, M.Dziri a conseillé tous les candidats à revoir et réviser toutes les leçons dispensées pour éviter toute surprise lors des examens. Pour rassurer les élèves, le syndicaliste a affirmé que tous les enseignants sont mobilisés. Répondant aux accusations lancées à l'encontre des syndicats disant que ces derniers n'oeuvrent que pour se remplir les poches, M.Dziri a indiqué que «quand l'enseignant exerce dans des conditions socioprofessionnelles déplorables, il est difficile d'envisager des initiatives pour améliorer le secteur». Désormais, le secteur de l'éducation ne semble pas sortir de l'auberge. A peine installée à la tête du secteur, la nouvelle ministre, Mme Benghebrit a droit à sa première menace de grève.